Usine de Lac-à-la-Pêche: Luc Trudel appuie la demande d’enquête

ENVIRONNEMENT.  Le candidat à la mairie Luc Trudel est venu donner son appui aux citoyens du secteur Saint-Gérard-des-Laurentides qui demandent au gouvernement du Québec de mener une enquête sur la Ville de Shawinigan à propos de sa gestion de l’usine de traitement d’eau du Lac-à-la-Pêche. 

Convoquant la presse dans un champ appartenant à Rodrigue Flageole, l’un des trois propriétaires dont les terres ont été contaminées par les boues toxiques émanant de l’usine, Luc Trudel a demandé la suspension des travaux de décontamination afin que la Ville prenne le temps de négocier une entente à l’amiable avec les propriétaires plutôt que de forcer les opérations par l’envoi d’une mise en demeure.

Les travaux de décontamination ont été entrepris au début du mois d’octobre chez André Berthiaume et doivent débuter ce jeudi 14 octobre chez Rodrigue Flageole. Ils devront cependant cesser au plus tard le 1er novembre en raison de la présence de la tortue des bois dans le secteur à cette période de l’année. « Les opérations devront être reprises l’an prochain de toute façon et ils n’auront le temps que d’en enlever une infime partie des boues », fait valoir le candidat à la mairie pour justifier sa demande.

Luc Trudel rappelle que des règlements d’emprunt de plus de 4 millions$ ont été adoptés depuis quelques semaines pour mener ces travaux de décontamination. « C’est un dossier qui va affecter grandement l’avenir des finances de la Ville. Et ça concerne tous les citoyens de Shawinigan, pas seulement les 30 000 qui boivent l’eau provenant de cette usine », a-t-il déclaré en rappelant que la construction de l’usine elle-même a coûté plus de 40 millions$.

« Je demande à Michel Angers de dévoiler les coûts des différents scénarios possibles. Combien d’argent a été dépensé à ce jour? Combien coûteront la décontamination des sols et le nettoyage de l’usine? Combien ça coûtera si on doit changer les équipements pour filtrer l’eau convenablement? Si on doit changer la filière de traitement, combien ça coûterait? Enfin, combien ça coûterait si on devait changer l’usine et la construire à un autre endroit? Ce sont des dizaines de millions de dollars qui sont en jeu dans ce dossier », a déclaré le candidat qui dit avoir soumis une question à ce propos au conseil municipal lors de la séance du 5 octobre sans que celle-ci ne soit lue publiquement.

S’il est élu le 7 novembre, Luc Trudel affirme qu’il s’engage à collaborer avec le gouvernement si celui-ci devait décider de déclencher une enquête. « Je vais fournir toutes les informations pertinentes aux résidents du secteur et à la population. Les gens ont le droit de savoir », a-t-il terminé.

Le candidat Luc Trudel était accompagné par Rodrigue Flageole, Manon Gauthier, Lynn Gravel et André Berthiaume.

Marie-Louise Tardif sur le terrain

Après avoir rencontré Lynn Gravel qui s’était faite vendredi dernier la porte-parole du groupe de vingt-cinq citoyens demandant une enquête, la députée Marie-Louise Tardif est venue voir mardi matin directement les trois propriétaires dont les terres sont touchées par les boues toxiques.  « Elle a été très disponible à notre endroit. Elle nous appuie dans notre démarche », a souligné Lynn Gravel. « De voir la députée venir ici, nous supporter, c’est au-delà de mes espérances », a renchéri André Berthiaume.

Conspué vendredi dernier, le conseiller du secteur des Montagnes, Claude Grenier, a de nouveau été écorché. Invité à venir voir directement l’étendue des dommages par Rodrigue Flageole, il aurait décliné en affirmant ne pas être un spécialiste. « Je suis grandement déçu. Il a été élu par le peuple, mais je ne me suis pas senti appuyé dans ce dossier », a confié le résident du secteur Saint-Gérard-des-Laurentides.

André Berthiaume n’a pas été plus tendre: « Il est responsable de l’environnement à la Ville et en dix-huit mois, il n’a pas trouvé le temps de m’envoyer un courriel ou de m’appeler une seule fois. Il dit qu’on peut demander une enquête. Qu’il sorte les papiers à la place! On va sauver du temps et de l’argent à tout le monde. »

Troisième propriétaire affectée par les boues toxiques, Manon Gauthier était également présente au point de presse. Elle a dit s’étonner qu’aucune opération de nettoyage n’ait été entreprise sur son terrain alors que celui-ci est situé entre ceux d’André Berthiaume et Rodrigue Flageole. « Je n’ai pas eu de nouvelles de la Ville. Je me pose des questions à savoir pourquoi », s’est-elle interrogée.

Reprenant les propos du maire Angers qui déclarait vendredi être en contact avec le ministre de l’Environnement dans ce dossier,  Lynn Gravel a demandé un traitement équitable de la part de Québec. « On veut que le ministre nous tienne aussi informer des travaux qui seront faits sur nos terrains », a exigé André Berthiaume.