100 000 pitounes retirées au Parc national en 15 ans

ENVIRONNEMENT. Une quarantaine d’employés du Parc national de la Mauricie ont mis la main à la pâte au cours des 15 dernières années afin de retiré pas moins de 100 000 billots de bois de l’époque de la drave dans une vingtaine de lacs. Le député de Saint-Maurice Champlain et ministre de l’Infrastructure et des Collectivités, François-Philippe Champagne s’est fait un plaisir de puiser cette 100 000e pitoune au lac Wapizagonke.

«Cette bille de bois s’en vient dans mon bureau», s’est exclamé M. Champagne alors qu’il sortait du lac avec le billot en main.

En 2004, Parc Canada entreprenait le Programme de conservation et de restauration des écosystèmes aquatiques. Pas moins de 44,2 kilomètres de berges ont été nettoyés, 20 barrages ont été démantelés, 13 lacs ont été restaurés pour l’habitat de l’omble de fontaine, 52 600 alevins élevés en pisciculture pour la remise à l’eau, et 4160 ombles de fontaine ont été relocalisés.

Seulement pour la troisième phase du projet, c’est un montant de 6 M$ qui a été investi dans le programme.

Et que fait le Parc national avec les billots récupérés? «Certains sont mis en valeur avec la confection d’œuvres d’art. Il y a des lots qui ont été vendus aux enchères. D’autres billots sont devenus de la biomasse. La majorité des billots ont été mis en valeur d’une façon ou d’une autre. Ce qui est intéressant quand on restaure un lac, ce sont les découvertes que l’on peut faire. Avec les cernes de croissance des billots, on est capable d’avoir la date de la mise à l’eau. On retrace la période d’exploitation forestière du territoire. La mention la plus ancienne d’un barrage est de 1857, et la structure de drave du lac Wapizagonke nous dévoile la date de 1827. On a aussi découvert des sites d’occupation autochtones avec la baisse du niveau de l’eau. Des artefacts ont été découverts», explique Marc-André Valiquette, coordonnateur du projet de restauration des écosystèmes aquatiques au Parc national de la Mauricie.

Ce dernier a aussi avancé qu’il pourrait y avoir un projet d’exposition en lien avec le Musée du bûcheron à Grandes-Piles. D’ailleurs le directeur Baptiste Prud’homme se trouvait sur place lors de la conférence.

«On a célébré symboliquement le retrait de la 100 000e bille de bois. C’était important de restaurer les rives de nombreux lacs et de cours d’eau, et la réintroduction de truites mouchetées. Pour moi, c’est un pas vers l’avenir pour découvrir notre passé», exprime François-Philippe Champagne.