400 logements sociaux demandés à Shawinigan
À Shawinigan, 3800 ménages locataires consacrent plus que la norme de 30% de leur revenu au loyer lors du dernier recensement, dont 1500 qui y engloutissaient plus de 50%.
Ces chiffres ont été dévoilés lors d’une manifestation du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) devant les bureaux de la députée de Laviolette, Julie Boulet, vendredi dernier.
Depuis 2006, le loyer moyen a augmenté de 21,5% à Shawinigan. Pour Josée Despins, du RDDS, c’est une des raisons pour lesquelles le nombre de causes pour non-paiement de loyer a augmenté de 47% au bureau régional de la Régie du logement, entre 2006-2007 et 2009-2010. Par ailleurs, même si la situation de l’emploi s’est stabilisée à Shawinigan par rapport à 2009, le taux de chômage demeure plus élevé, à 8,5%, que la moyenne provinciale.
Josée Despins a témoigné de la situation particulièrement difficile vécue par les personnes assistées sociales et de l’impact des politiques du gouvernement Charest et de la ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Julie Boulet: «Les ménages à l’aide sociale ne reçoivent qu’une prestation de base de 574$ pour payer un loyer qui est en moyenne de 436$ à Shawinigan. Faites le calcul et vous verrez qu’il ne reste pas grand chose pour les autres besoins essentiels comme se nourrir ou se vêtir. C’est pour cette raison que nous avons grandement besoin de logements sociaux.»
Pour sa part, le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, estime que «Julie Boulet a la responsabilité de s’assurer du plein respect de tous les droits sociaux, y compris de celui au logement. C’est son rôle comme ministre responsable de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale et c’est son devoir comme députée d’un comté aux prises avec de sévères problèmes de pauvreté et d’habitation.»
Le FRAPRU avait choisi d’installer vendredi des tentes rouges, symboles de l’urgence des problèmes de logement et d’itinérance, devant le bureau de la députée de Laviolette dans le secteur Grand-Mère.
Ce geste a été posé lors d’un rassemblement visant à marquer le passage de la Caravane Sur la route pour le logement social qui en était à la cinquième journée de son périple à travers le Québec. La Caravane, qui se terminait dimanche 9 octobre par une grande manifestation nationale à Montréal, vise à accroître la pression sur les gouvernements supérieurs pour qu’ils financent la réalisation de 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans à travers le Québec, dont 400 pour Shawinigan. Le Regroupement pour la défense des droits sociaux (RDDS) de Shawinigan a participé à l’action.
Beaucoup trop peu
François Saillant est outré du dernier budget présenté en mars dernier par le ministre des Finances, Raymond Bachand: «Le gouvernement Charest, qui en est pourtant rendu au dernier droit de son Plan de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale a fait le choix de diminuer son aide au logement plutôt que de l’augmenter. En 2011-2012, il ne financera que 2000 nouveaux logements sociaux à l’échelle de tout le Québec. C’est 1000 de moins qu’au cours des deux années précédentes. C’est aussi 1000 de moins que ce que le premier ministre Charest s’était personnellement engagé à financer à chaque année pendant cinq ans, lors de la campagne électorale de 2008. C’est surtout ridiculement peu par rapport aux besoins.»