À la chasse aux trésors!

COMMUNAUTÉ. Collectionneurs, économes aguerris, chasseurs de trésors antiques, joueurs nostalgiques ou bricoleurs expérimentés… il y a de quoi trouver son compte au Marché aux puces de Shawinigan. Pas pour rien que le plus gros marché aux puces en Mauricie attire religieusement au moins 2000 curieux tous les dimanches… depuis plus de 30 ans!

Des cartes de hockey rares, de la vaisselle d’époque, des antiquités de toutes sortes, des jeux vidéo, du lettrage pour véhicules, des articles de pêche ou de cuisine, de l’artisanat, des livres et des vêtements, des outils des bijoux, des meubles… la liste est longue! Sur deux étages, le bâtiment de la rue Cloutier dans le quartier Saint-Marc regroupe une centaine de commerçants et plus de 300 kiosques.

«Souvent j’entends des clients dire qu’ici, c’est un « vrai » marché aux puces. Il y a beaucoup de seconde main et d’antiquités», raconte la gestionnaire Johanne Lavoie.

Dans les rangées qui fourmillent, certains fouillent, d’autres négocient. Les commerçants sont occupés. On retrouve des clients de tous âges et de différentes classes sociales à la recherche de trouvailles.

«Il y a certainement 2000 ou 3000 personnes qui passent en une journée», constate Mme Lavoie. Sur semaine, rien ne laisse pourtant présager que le stationnement autour du bâtiment sera plein à craquer quelques jours plus tard. Même les commerces autour bénéficient de cette ruée hebdomadaire vers la caverne d’Ali Baba shawiniganaise.

Une grande famille de passionnés

«C’est convivial, on se connait tous, c’est vraiment un petit village dans la bâtisse», raconte Mme Lavoie. Certains marchands font partie de l’aventure depuis le début, d’autres se sont joint à la communauté il y a peu de temps.

«Je me cours aux quatre coins du Québec pour trouver plein de belles choses du patrimoine québécois, comme des vieilles affiches publicitaires Coke ou 7up», explique un antiquaire originaire de Trois-Rivières. «J’adore les antiquités et j’adore rencontrer les gens. Ma clientèle est âgée de 20 à 50 ans. Les plus âgés viennent surtout pour me vendre leurs objets. J’apprends beaucoup», raconte-t-il.

«J’aime ça voir le monde, aider les gens et les rendre heureux», indique un autre commerçant qui propose de la monnaie de collection. «Ça fait différent de mon travail la semaine devant un ordinateur.»

Le marché aux puces est presque une sortie touristique, voire culturelle. «J’aime bien sauver le patrimoine», explique cet autre antiquaire. «Maintenant tout es fabriqué en Chine. Moi je ramasse de belles choses durables. On rencontre toutes sortes de monde.»

Un peu d’histoire 

Les maîtres d’œuvre de ce rassemblement dominical? La famille St-Yves de Shawinigan.

«Mme St-Yves faisait un marché aux puces extérieur l’été à Vallée du Parc», explique Johanne Lavoie, femme du copropriétaire, qui est le fils de Gisèle Rabouin. «J’ai été élevé là-dedans», se souvient de son côté Jocelyn St-Yves, copropriétaire avec sa mère et son frère.

À l’origine, c’est Alfred St-Yves qui avait acheté le bâtiment de l’ancienne usine de coupe de cellophane Dupont pour y installer son entreprise des savons industriels Superbe. Le marché aux puces a donc débuté à l’étage en 1986. Il était ouvert le dimanche, jour de congé pour tous à l’époque.

La tradition s’est poursuivie et l’intérêt pour les objets de seconde main semble loin de s’essouffler… à l’ère des technologies!