Alex Genest de retour!

ATHLÉTISME. La journée Bell Cause pour la cause fait fureur sur les réseaux sociaux aujourd’hui, un moyen de redonner aux initiatives consacrées à la santé mentale. Contraint au repos de juin à septembre en raison d’un épuisement professionnel, l’athlète Alex Genest a effectué un retour à la compétition à l’automne et n’a qu’un objectif en tête: participer à la finale du 3000m steeple des Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016.

La journée du 28 janvier permet d’amasser des sous pour les projets liés à la santé mentale. La compagnie Bell remet 5¢ par message texte envoyé, appel mobile ou interurbain effectué par ses abonnés, les tweet comprenant #BellCause ou encore les statuts Facebook comprenant l’image de la campagne.

De retour à l’entraînement depuis quelques mois, Alex Genest a retrouvé le goût de courir. «Ça se déroule très bien. Je n’ai fait qu’une course importante depuis mon retour et je sais que je dois m’améliorer. J’étais justement à un camp d’entraînement à Austin, au Texas, à la mi-janvier. Je crois avoir sous-estimé l’impact de ma pause. Le volet préparation d’avant course est différent. Je dois travailler sur le côté émotionnel», a-t-il admis.

En juin dernier, la fierté de Lac-aux-Sables est sortie publiquement pour parler de sa dépression. «J’ai hésité au début, mais je me suis rendu compte que ça ne pouvait pas être mauvais. J’entendais parler de l’épuisement professionnel dans la vie normale, mais moins dans le sport. Nous ne sommes pas des machines. La société prône la performance, mais tu as le droit de ne pas être au sommet. C’est normal. Je suis sorti au grand jour pour démontrer une autre facette du sport. Plusieurs postes à l’intérieur de grandes compagnies impliquent beaucoup de pression, alors que ce n’est pas possible. J’ai aujourd’hui de meilleurs outils et le support que j’ai reçu veut dire beaucoup pour moi».

Cette période de repos a été importante dans son cheminement d’athlète. «C’est avant tout une histoire de répit, autant mentalement que physiquement. J’étais à bout et j’ai bien pris le temps de rebalancer ma vie. Le goût de courir est revenu naturellement. Lorsque ton corps est reposé, tu as beaucoup d’énergie. J’ai été patient avant de remettre mes souliers et j’y ai été graduellement», a-t-il raconté.

De retour en piste

Au cours de l’été, Genest a vu sa femme donner naissance à son deuxième enfant. «J’ai eu une bonne période de repos et j’ai pu prendre du recul face à ma situation. J’ai eu mon premier enfant dans la folie des Jeux olympiques. J’en ai eu un deuxième lors de ma pause et j’ai pris le temps d’apprécier tout ça. Nous avons été voir nos familles en Gaspésie et en Mauricie. J’ai vu autre chose que la piste. Comme athlète, tu te retrouves dans une sorte de bulle. Je me suis rendu compte que ma famille était très importante pour moi».

Celui qui courrait 175km par semaine en plus de s’entraîner en salle a diminué sa charge d’entraînement. «J’essaie de me limiter à deux fois par semaine. Je suis surpris, car j’ai de meilleurs résultats en piste. On dit parfois que moins, c’est mieux. Je prends le temps de donner du repos à mon corps. Il y a encore quelque chose que je souhaite atteindre dans mon sport, que ce soit lors du championnat du monde ou des Jeux olympiques. Je veux me rendre encore plus loin», a-t-il affirmé.

Un top 10 mondial?

Retranché en demi-finale aux Jeux olympiques de Londres, Alex Genest a un objectif bien précis en vue de ceux de Rio de Janeiro. «J’aimerais faire la finale, donc terminer dans le top 10. Ce ne sera pas facile. Ça représente un gros défi. En ayant manqué plusieurs courses, je retourne pratiquement à la case départ. Je dois refaire mes preuves pour être invité aux plus grosses compétitions. Je sais que je devrai être à mon meilleur cet été. Il me reste encore une petite coche à prendre. C’est très technique à ce niveau. Je devrai progresser et arriver prêt aux qualifications».

Est-ce que cette dernière étape marquera la fin de sa carrière? «Je crois qu’on peut dire que ce sera la fin, si tout va bien lors des qualifications. J’aurai 30 ans à Rio et je dois commencer à penser à mon après-carrière. Je ne peux seulement penser à moi. J’ai des bouches à nourrir. Je fais actuellement de la consultation pour des compagnies en santé/mieux-être et j’adore ça. J’aimerais me rapprocher de ma famille au Québec et disons que ça regarde pour ça», a laissé tomber celui qui possède un baccalauréat en nutrition.