Aline Chrétien: la grande dame de Shawinigan

SOCIÉTÉ. La complicité entre Jean et Aline Chrétien, ces deux personnages publics bien connus de Shawinigan, est indéniable. Par le biais de l’exposition «Le Canada dans le monde», Mme Chrétien prouve une fois de plus que derrière chaque grand homme se cache une grande dame.

Lorsqu’on lui demande ce que représentait ce fameux rôle de grande dame du Canada, Aline Chrétien se fait modeste. «J’étais avant tout la femme de Jean. On travaillait ensemble et j’ai toujours été à ses côtés. Il appréciait ce que je faisais pour lui et c’est pour ça que j’ai endossé ce rôle si facilement.»

«On a toujours tout fait ensemble!»

Aux dires de la femme qui a uni sa destinée à l’homme politique il y a 56 ans de cela, cette fonction en était une naturelle. «Il n’y a pas de livres pour ça! On s’habitue au fil du temps. C’était simple puisque Jean et moi on aimait les mêmes choses. Souvent je pouvais lui faire des suggestions et je voyais ensuite qu’il en avait tenu compte», se souvient-elle, amusée.

«Il n’était pas obligé de m’écouter vous savez! Pourtant, il parlait toujours de moi à qui voulait l’entendre. Je lui ai même déjà fait la remarque comme quoi il faisait un vrai Colombo de lui. C’était "ma femme par ci, Aline par-là"», ajoute-t-elle, visiblement ravie.

L’ancienne travailleuse du domaine social aime souligner ce que son mari a fait pour le Canada. «Il a empêché la guerre en Irak et il a fait plusieurs choses d’importance pour son pays. Je suis contente et fière de constaté qu’il en a toujours profité pour aider autrui.»

Selon Jean Chrétien, Aline est une première dame qui a fait beaucoup plus pour son pays qu’elle ne le laisse entendre. «Elle m’a carrément sauvé la vie!», s’exclame-t-il, sur cette fameuse fois où son épouse a alerté les autorités lorsqu’un suspect s’est introduit dans la demeure présidentielle.

Une modeste au grand jugement

«Le type était armé d’un long couteau et il voulait me trancher la gorge, me tuer!», poursuit l’ex-premier ministre. «Ma femme est aussi une organisatrice hors pair. Elle était capable de gérer la famille, ses rendez-vous et mon agenda. Elle a toujours été à mes côtés lorsque j’avais besoin d’elle», indique M. Chrétien.

Il dépeint sa tendre moitié comme «une femme modeste et de grand jugement». «La modestie est une de ses grandes qualités. Vous n’aurez jamais lu une ligne négative sur Aline, jamais. On parle toujours de Jean Chrétien, mais Aline a joué un rôle plus important que les gens peuvent le croire. À mes débuts, je n’avais pas de secrétaire. C’était Aline qui s’occupait de tout et coordonnait tous mes entretiens. Je ne serais pas arrivé où j’en suis sans elle, c’est certain!»

À cela, Aline Chrétien prétend que c’était du donnant-donnant. «Oui, j’en ai fait des aller-retour Shawinigan-Ottawa en tant que mère et femme d’un premier ministre, mais je m’organisais. Je le faisais avec plaisir, je n’aurais pas été heureuse autrement», fait-elle savoir, dans un sourire qui en dit long.

À voir la tendresse qui émane encore entre le couple de Shawiniganais, force est de constater qu’il y a certes plus d’Aline qu’on eut pu le penser dans toutes les réalisations de l’ex-premier ministre du Canada Jean Chrétien. Mais ça… Madame ne le laissera jamais paraître.

Il est possible de découvrir l’exposition «Le Canada dans le monde», incluant la portion qui traite du rôle d’épouse et d’alliée d’Aline Chrétien du 14 juin au 28 septembre du côté d’Espace Shawinigan. Des informations privilégiées et toute une collection d’objets donnés par la communauté internationale y figurent.