Autre étape pour la relance de la station de traitement de l’eau

SHAWINIGAN.  Question d’être en mesure de relancer la station de traitement de l’eau du Lac-à-la-Pêche (STELAP), la Ville de Shawinigan a procédé à la location d’une unité pilote additionnelle de traitement des eaux résiduaires pour une somme de 1,3 M$ à Veolia Water Technologies Canada pour une période d’une année.

« Toutes les étapes qu’on est en train de faire sont pour remettre en marche la station de façon transitoire. On a déjà acheté des membranes qui nous seront livrées dans les prochaines semaines, et l’autre défi qui nous attend, est de ne pas se retrouver avec le même scénario, une arrivée massive de matière organique qui encrasse le ruisseau. Cette unité sera le filtre entre le ruisseau et les membranes », explique le maire Michel Angers. 

Cette unité pilote est un décanteur à flocs lestés. Elle permettra de réduire les matières en suspension au rejet qui pourraient être émises lors de la remise en marche de la STELAP et ainsi prévenir les dépassements des critères du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Il s’agit d’un contrat d’une durée maximale de 12 mois qui inclut l’appareil, les produits et la main-d’oeuvre pour la faire fonctionner. La Ville s’est entendue avec le ministère de l’Environnement sur la pertinence d’une telle unité et des discussions sont en cours afin d’obtenir l’autorisation pour sa mise en place et son opération. 

En comptabilisant le coût des membranes (861 000$), le coût de l’unité (1,3 M$ maximum pour un an), le coût des camions-citernes pour distribuer de l’eau à la population (10 000$ par mois par camion), la somme totale depuis l’arrêt de l’usine avoisine les 2,2 M$. Lors de la prochaine séance du conseil, un projet de règlement d’emprunt sera adopté afin de financer les dépenses liées à l’unité pilote.

Rappelons que le coût pour la STELAP était de 45 M$.

La Ville s’est assurée d’avoir l’unité pilote pour un an, mais la location est faite mois par mois. « Ça fait un peu plus de 100 000$ par mois pour la location. On a octroyé le contrat lundi lors de l’assemblée extraordinaire parce qu’il fallait faire vite. Deux autres entreprises voulaient avoir cette machine et il n’y en a pas beaucoup. Il fallait procéder pour ne pas qu’elle aille ailleurs. Tout ça, c’est pour être capable de redémarrer l’usine pour enlever l’avis d’ébullition préventif », ajoute le maire Angers.

M. Angers fait le parallèle avec la pandémie. « Le gouvernement a dépensé de l’argent pour contrer la pandémie, on fait pareil pour redonner de l’eau aux citoyens. On a le défi de ne pas faire de déversement en redémarrant l’usine, et cette machine est faite pour ça. Un qui est légitimé de s’assurer du suivi de ça, c’est M. Berthiaume. Il a eu des déversements toxiques dans son ruisseau, il surveille son affaire, et c’est légitime. »

La Ville a aussi adopté un règlement pour l’approvisionnement en eau potable en cas d’avis d’ébullition préventif pour un encadrement plus défini. « C’est pour nous assurer d’être dans les règles avec le ministère des Affaires municipales. On veut avoir les avis du ministère pour savoir ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas. Ce n’est pas le cabinet de la ministre des Affaires municipales qui doit nous écrire, c’est le ministère. Si on nous poursuit pour une faute, c’est le ministère qui le fait et pas le cabinet. Ce n’était pas permis de donner de l’eau aux organismes communautaires, on l’a fait pendant trois mois. On est à établir aussi un plan avec la Corporation de développement communautaire, il y a des conseillers municipaux qui sont en train de travailler avec des groupes sociaux. Par exemple, le Centre Roland-Bertrand ramasse ses factures pour l’achat de l’eau, et on va les payer. Si le Trait d’union veut faire la même chose, on est prêt à payer, et on a passé le message à tous les organismes communautaires », termine le premier magistrat.