Aviation Mauricie sur la Saint-Maurice
Frappée d’une interdiction de décoller ou amerrir durant tout l’été sur le lac à la Tortue, Aviation Mauricie se tourne du côté du Saint-Maurice pour accommoder les touristes.
La vingtaine de membres de l’Association des propriétaires du chemin de la rivière, dans le secteur Grand-Mère, a eu une mauvaise surprise en fin de semaine dernière. En moins de deux jours, un quai d’une centaine de pieds de long a en effet construit les jours précédents afin de permettre aux touristes d’embarquer à bord des hydravions d’Anabelle Lacombe. Des installations sanitaires ont même été installées pour accommoder ces visiteurs. Le quai d’embarquement est situé sur le terrain d’Éric Groleau, un des membres de l’Association.
Celle-ci entend se battre jusqu’au bout pour faire reculer Aviation Mauricie. En fait, les opposants fondent beaucoup d’espoir sur le fait que pour accéder au quai, il faut que les touristes empruntent un chemin privé, propriété de Richard Lahaie et Robert Maurais.
Ceux deux hommes facturent un montant de 100$ par année à chacun des membres de l’Association pour leur donner droit d’utiliser le chemin qui leur donne accès à leur propriété. Évidemment, MM. Lahaie et Maurais entendent faire valoir que ce chemin ne peut être utilisé pour d’autres fins que celle-ci.
Les propriétaires du chemin et l’Association feront valoir notamment qu’ils ont une responsabilité civile étant donné qu’il s’agit d’un chemin privé. Les membres n’ont ménagé aucun effort pour alerter la population ces derniers jours. Une lettre a été envoyée à la Ville tandis que des riverains ont communiqué avec les autorités environnementales pour leur faire part que des opérations de dragage auraient été effectuées afin de permettre aux hydravions de parvenir au quai sans encombre. Autobus Hélie, qui s’occupe de transporter les touristes, a aussi été informé du fait que ses chauffeurs empruntent un chemin privé. Les membres parlent maintenant de la possibilité d’organiser un «party» improvisé sur le chemin ce samedi 11 juin afin d’empêcher les autocars de se rendre jusqu’au quai.
À l’Hôtel de ville, Michel Angers a déploré l’impuissance des pouvoirs municipaux dans ce dossier. «C’est totalement inacceptable. On déplace le problème, dit-il en soutenant qu’Aviation Mauricie prend de la main gauche ce qu’elle ne peut de la main droite. On est menotté par la décision de la Cour Suprême et par Transport Canada. Je n’ai pas plus de pouvoir sur la Saint-Maurice que je n’en ai au lac à la Tortue. À la limite, ils pourraient s’Installer devant la Cité de l’énergie. Le pouvoir municipal est complètement nul de ce côté-là», a expliqué le maire.
Rappelons que depuis le 1er juin dernier, Transports Canada interdit les vols touristiques sur le lac à la Tortue durant les fins de semaine des mois de juin, juillet et août ainsi que durant les jours fériés de la saison estivale. C’est cette interdiction qu’Aviation Mauricie entend contourner en utilisant ses nouvelles installations sur la rivière Saint-Maurice. La compagnie aérienne entend également faire des décollages et amerrissage entre midi et 14h les jours de semaine, ce qu’elle ne peut plus faire depuis deux ans dans le secteur du Lac-à-la-Tortue.
À la même époque l’année dernière, Aviation Mauricie avait utilisé à quelques occasions le quai du parc national de la Mauricie, près du secteur Saint-Jean-des-Piles, pour tenir ses opérations estivales mais les autorités fédérales lui avaient rapidement interdit d’y donner suite.
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