Benoit des Fromages d’Ici

CHRONIQUE. Après deux mois de repos, le retour à la routine est déjà bien installé.  

Les matins à se lever tôt, les devoirs, les pratiques de hockey, le dodo plus tôt, alouette! Septembre est toujours un p’tit choc de réalité, qui nous fait regretter les semaines plus improvisées de l’été, tout en nous offrant un certain réconfort dans le train-train quotidien.

Le retour à l’école amène son lot de discussions sur ce que les enfants apprennent en classe, les évènements de la journée et les rumeurs de cour d’école. De la phrase drôle du prof ce jour-là, aux potins de qui a un «kick» sur qui, en passant par les «mon ami m’a dit qu’un gars sur YouTube a avalé un noyau de pomme et un arbre a poussé», nos soupers ne sont jamais plates.

Dernièrement, le plus vieux s’intéresse beaucoup à l’actualité, particulièrement à ce qui se passe aux États-Unis.

Mini B, 13 ans, grand inquiet de la vie : C’est vraiment pas drôle, il paraît que Kim Jong-un va nous bombarder!

Moi : Mais non, voyons, qui t’a dit ça. 

Mini B : Tout le monde.

Moi : Qui ça tout le monde? 

Mini B : Je l’ai lu là, et plein de monde le disent… 

Moi : C’est pas fiable ça, tout le monde.

Mini B : Mais maman, je te le dis! 

À un âge où faire la part des choses entre les faits et le sensationnalisme est encore difficile (déjà que certains adultes n’y arrivent même pas, mais c’est un autre sujet), on doit souvent l’aider à s’y démêler. Dans un monde où nous sommes constamment bombardés d’informations, pas évident pour nos ados de reconnaître les fausses nouvelles. Relativiser et conscientiser la marmaille à l’importance de vérifier ses sources pour ne devenir des «Benoit des Fromages d’ici», prêts à affirmer n’importe quoi avec conviction, c’est pas une mince tâche!

Probablement la première génération de parents à être confrontée à cette réalité de façon aussi régulière et marquée, à défaut de pouvoir filtrer tout ce qui se rend aux oreilles de nos enfants, je pense que ces conversations autour de la table sont primordiales pour aiguiser leur sens du discernement (en plus d’être souvent savoureuses). Si on veut qu’ils grandissent avec assez d’esprit critique pour ne pas propager de canulars voulant que L’État Islamique menace de faire sauter le pont Champlain, il faut leur donner des trucs dès maintenant. Parce que comme dirait Mini B, qui commence à apprendre la leçon: «C’est parce que les gens croient n’importe quoi et deviennent intolérants que des gens comme Trump peuvent devenir président ».

Et là-dessus, on ne peut pas le contredire!