Bientôt un peu de Shawinigan dans les Mercedes-Benz
FUTUR. Hydro-Québec et Mercedes-Benz ont signé un partenariat de trois ans sur le développement d’une nouvelle génération de batterie au lithium à électrolyte solide dont le cœur de la recherche est situé à Shawinigan.
Comparée à la batterie au lithium-ion, dont l’électrolyte est liquide et qui équipe la majorité des véhicules électriques sur nos routes, celle au lithium à électrolyte solide – appelée batterie solide dans le jargon – est plus sécuritaire parce qu’ininflammable. Certaines études révèlent qu’elle aurait une capacité énergétique trois fois plus élevée que la batterie conventionnelle au lithium-ion, ce qui améliorera conséquemment l’autonomie des voitures qui en seront dotées.
«Nous détenons déjà une centaine de brevets sur cette technologie. L’entente avec Mercedes-Benz vient consolider les recherches réalisées depuis le début des années 1990 au Laboratoire des technologies de l’énergie (LTE) à Shawinigan, mentionne Jonathan Côté, porte-parole chez Hydro-Québec. Il y a déjà eu des embauches pour ces recherches dans les deux dernières années et vu l’engouement actuel, on peut penser qu’il y en aura d’autres dans le futur.»
Les chercheurs du LTE se partageront le travail avec leurs confrères de Varennes ainsi que des équipes du fabricant automobile allemand. «Nous avons déjà développé une première génération de batteries au lithium à électrolyte solide qui est utilisée dans les véhicules de marque Blue Car, du groupe français Bolloré, indique Jonathan Côté. Avec Mercedes-Benz, nous voulons l’améliorer pour permettre de rouler plus de kilomètres avec une même charge.»
En travaillant avec un constructeur automobile, l’équipe d’une vingtaine de chercheurs du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec pourra tester en conditions réelles les nouvelles versions de sa batterie. «Cela permet un cycle d’amélioration beaucoup plus rapide en travaillant avec Mercedes-Benz», ajoute le représentant de la société d’État. Jonathan Côté estime que si tout va bien, une commercialisation à grande échelle de cette nouvelle génération de batterie solide est envisageable pour 2026.