Bogue de l’an 2000: «C’était un délire collectif»
Y2K. En tant que jeune entrepreneur ayant démarré quelques années plus tôt son commerce informatique, Sylvain Pérusse était en première ligne lorsque la folie entourant le bogue de l’an 2000 est survenue.
Le propriétaire d’Infoteck sous-traitait alors des contrats pour des firmes de programmation qui étaient débordées. «Nous allions évaluer des parcs informatiques, vérifier des BIOS (Basic Input Output System). La crainte, c’était que tous les ordinateurs soient reseter automatiquement à minuit le 31 décembre. Que les bombes atomiques partent toutes seules. C’était un délire collectif», sourit le Shawiniganais.
Les ordinateurs personnels n’étaient pas véritablement touchés par le bogue de l’an 2000. «Le système Windows avait déjà prévu ce passage au prochain millénaire. Tout ce que nous faisions alors, c’était de certifier au client que son ordinateur serait fonctionnel le 1er janvier au matin.»
«Il y a eu beaucoup d’arnaque entourant le bogue de l’an 2000» – Sylvain Pérusse
Des millions de dollars ont été dépensés pour faire face à une catastrophe appréhendée et des centaines d’entreprises se sont enrichies… pas toujours scrupuleusement. «Il y en a qui en ont profité, soutient Sylvain Pérusse. Les commerces se faisaient dire: »Il faut que tu changes tes caisses enregistreuse parce qu’elles ne marcheront plus, tes rapports ne seront plus bons.»
Le 31 décembre au soir, tout le monde était sur le qui-vive. «De notre côté, j’avais demandé à mes employés d’être stand by au cas où le ciel nous tombe sur la tête. Je me rappelle que j’étais dans un party avec mon gros cellulaire Motorola. Finalement, on s’est rendu compte en temps réel qu’en Australie et en Nouvelle-Guinée, qui passaient le cap à l’an 2000 douze heures avant nous autres, il n’y a rien qui se produisait. C’était une grosse joke. C’était pas un bogue, c’était un non-bogue.»
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