«Ça faisait longtemps que j’y rêvais!»

RUES. Le changement des noms de rues n’a pas fait l’unanimité dans le grand Shawinigan, mais pour certains, il s’agit de l’aboutissement d’efforts. C’est le cas pour France St-Amand, du comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc.

Depuis le 16 mai dernier, la 2e Avenue où se trouve l’église Notre-Dame-de-la-Présentation porte désormais le nom d’avenue Ozias-Leduc. «Ça faisait longtemps que j’y rêvais, lance d’entrée de jeu Mme St-Amand. Le contexte était favorable avec tout le dossier d’harmonisation des noms de rue. Quand nous avons su que la Ville allait changer les noms de rue, j’aurais trouvé dommage que l’avenue ne soit pas nommée en son honneur. Les églises au Québec sont souvent situées sur les rues principales, et ici ce n’est pas le cas. Il faut vraiment trouver l’église Notre-Dame-de-la-Présentation. Avec un nom comme l’avenue Ozias-Leduc, c’est certain qu’il s’agit d’un plus afin de trouver l’église.»

Mme St-Amand ne croit pas que le changement de nom aura un impact cette année, mais le comité fera la promotion de l’avenue Ozias-Leduc dès la prochaine année. «Je suis convaincue que ça pourra nous donner un bon coup de pouce», ajoute Mme St-Amand.

L’œuvre testamentaire d’Ozias Leduc

Léglise Notre-Dame-de-la-Présentation offre un merveilleux spectacle visuel lorsqu’on y entre. «C’est fou, je pense qu’on ne réalise pas à quel point nous avons un trésor entre les mains, même moi j’oublie parfois ce trésor! Encore dernièrement nous avons accueilli un groupe de Français, ils en ont des belles églises en France. Leur menton tombait par terre.»

«C’est le testament artistique d’un artiste important au Québec qui a fait autant de peintures de chevalet que l’on retrouve dans nos grands musées, et qui a décoré une trentaine d’églises. Et l’église ici est la dernière. Il est arrivé ici en 1942 alors qu’il avait 77 ans, et il a passé les 13 dernières années de sa vie à peindre les décors de l’église, jusqu’à 90 ans. Il a signé son chant du cygne ici. On retrouve 15 œuvres murales qui sont entourées de motifs décoratifs. Sur les 15, il y en a six qui reflètent l’histoire de la région. Autant l’épopée de l’évangélisation, la drave, que l’implantation des grandes industries. Et comme ces industries ne sont plus là, donc il s’agit de traces que l’on garde de ce passage des industries», explique la directrice générale du comité.