Carsten Höller à Shawinigan: laissez-vous surprendre

Carsten Höller: un scientifique allemand recyclé en artiste, originaire de Belgique, résidant maintenant en Suède et qui a exposé ses œuvres aux quatre coins du monde. L’exposition Deux plus tout. 3 expos de Carsten Höller, présentée tout l’été à l’Espace Shawinigan, se veut à l’image de cet artiste: une touche de science dans des expos très diversifiées!

Deux plus tout. 3 expos de Carsten Höller est la cinquième exposition organisée par le Musée des beaux-arts du Canada à l’Espace Shawinigan, l’ancienne aluminerie. Le problème belge, Histoires du laboratoire du doute et le Parc d’attractions sont les trois sections qui ensemble forment la totalité de l’exposition de Höller.

La visite commence avec Le problème belge. Deux volières sont présentes et des chants d’oiseaux résonnent dans toute la pièce. Le "double" est exploité lors de cette première partie de la trilogie alors que deux espèces d’étourneaux prendront bientôt place dans chacune des volières. Chacune des espèces, ayant évolué sur un continent différent, a développé son propre chant. Une fois de retour côte à côte, ils tenteront de s’imiter.

La deuxième section de l’exposition, Histoires du laboratoire du doute, comprend trois parties. Le visiteur voit d’abord un véhicule au centre de la pièce, une Mercedes-Benz familiale blanche. Sur deux écrans, les visiteurs peuvent voir ce véhicule, dans une rue, tenter de semer le doute chez les autres conducteurs.

De chaque côté de la pièce se trouve un mur blanc avec une entrée. Les visiteurs doivent choisir entre l’une ou l’autre des entrées. L’aventure commence. On se retrouve dans un grand corridor en forme de serpent où on ne voit rien, mais rien du tout! Le seul repère est la rampe qui longe le mur et qui nous guide à travers ce labyrinthe en noirceur la plus totale. Une fois ressorti du corridor, un mur de lumières clignotantes attend les visiteurs qui sont dorénavant déstabilisés par la forte lumière. À la sortie du second corridor, La machine à musique affecte quant à elle l’audition du visiteur.

La troisième section de l’exposition de Höller, Le parc d’attractions consiste en fait en un parc d’attractions au ralenti, presque immobile. Les petites voitures, le Graviton, tout fonctionne très très lentement, trompant ainsi l’attente de la vitesse d’un parc d’attractions conventionnel. «L’artiste fait appel à la plupart de nos sens, pas seulement nos yeux, décrit le commissaire de l’exposition, Jonathan Shaughnessy. N’essayez pas de tout comprendre, laissez-vous surprendre!»

Robert Trudel et le Musée des beaux-arts

À la blague, Robert Trudel mentionnait en avant-première de l’exposition qu’il ne lui manquait qu’une chose pour partir l’esprit tranquille au paradis. Cette chose manquante, c’est la reconduction du contrat entre ce dernier et le Musée des beaux-arts pour la mise en place d’exposition de la sorte pour encore cinq ans.

Pierre Théberge, directeur du Musée des beaux-arts du Canada en a fait l’annonce officielle lors du dévoilement de l’exposition. Un partenariat entre la Cité de l’énergie et le Musée des beaux-arts se fera bel et bien pour les cinq prochaines années.

Personne ne se doutait que Robert Trudel, très content de l’annonce, était pour se lever de sa chaise, monter sur l’estrade où se trouvait monsieur Théberge, pour lui flanquer un gros bec mouillé sur la joue!

Visiblement, Robert Trudel croit fermement en l’importance de ces expositions sur le territoire shawiniganais qui servent à «mettre l’art moderne et contemporain accessible au grand public à l’extérieur des grands centres», comme il la mentionné lors de l’avant-première. La trilogie de Carsten Höller est ouverte au public à compter du 2 juin jusqu’au 30 septembre.