«C’est de l’acharnement envers les camionneurs!»
RÉSEAUX SOCIAUX. Le camionneur Jean-François Cossette de Saint-Tite a publié une vidéo sur son profil Facebook qui est devenue virale. Le camionneur indique qu’il a reçu une contravention de 127$ à Trois-Rivières d’un agent de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) pour avoir parlé avec son radio-émetteur (CB). Du côté de la SAAQ, elle affirme que l’homme parlait au cellulaire.
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Au moment d’écrire ces lignes, la vidéo avait été vue plus de 101 000 fois, avait plus de 5500 partages, et plus de 325 commentaires. Le constat d’infraction lui a été remis le jeudi 6 octobre, la même date à laquelle il a publié sa vidéo.
«Je ne pensais jamais que ma vidéo allait faire boule de neige comme ça. Ça fait 22 ans que je suis dans le transport, j’en ai vu de toutes les sortes. Mais jeudi, c’était une question de logique et de gros bon sens. J’avais vu un véhicule fantôme de la SAAQ le matin à cet endroit (bretelle St-Michel de l’autoroute 55), et quand je suis revenu pour mon deuxième voyage, il était encore là. Mais je demande comment le contrôleur a pu voir que je parlais au cellulaire, il était de l’autre côté de l’autre bretelle d’accès pour l’autoroute, à environ 125 pieds de mon camion. Mon cellulaire était branché après mon dash», explique M. Cossette.
Le camionneur contestera son billet d’infraction. «Je disais dans ma vidéo que j’allais le payer, mais ce n’est pas l’argent qui est en cause, ce sont les points de démérite», ajoute-t-il.
En plus d’un permis de conduire avec 15 points, les camionneurs ont un permis de 12 points, et la compagnie aussi détient un nombre de points pour l’ensemble de leurs camionneurs. «Je perdrais 3 points sur 12 de mon permis de camionneur, 4 points de mon permis de conduire, et ma compagnie une perte de 3 points. J’ai pensé aux conséquences et je ne peux pas laisser ça aller.»
M. Cossette a communiqué avec l’association des camionneurs du Québec, qui lui conseille de contester le billet d’infraction. «Je vais apporter mon rapport de cellulaire et ça va prouver que je ne parlais pas avec mon cellulaire, mais avec mon CB.»
Le camionneur estime que la SAAQ fait de l’acharnement sur l’ensemble des camionneurs. «Il y aura de nouvelles lois qui vont entrer en vigueur bientôt et ça sera pire. Il manque de 7000 à 8000 camionneurs sur les routes, et si ça continue, ça va tuer l’industrie du transport.»
Commentaires de la SAAQ
Le porte-parole de la SAAQ, volet contrôle routier, Éric Santerre, indique qu’un radio-émetteur est un outil de travail pour un camionneur. «Les camionneurs ont le droit de parler au CB, mais dans le cas présent, l’agent n’a pas vu qu’il tenait un CB à la main, mais un cellulaire. Au même titre que tous les usagers de la route, c’est interdit de parler au cellulaire au volant. Alors dans ce cas, c’est la parole de l’agent contre celle de monsieur. Et l’agent lui a dit qu’il avait le droit de contester la contravention.»
Dans la vidéo, M. Cossette signale que l’agent de la SAAQ n’a pas vérifié ses papiers concernant le chargement du camion. «La vérification des papiers se fait selon ce que voit l’agent, s’il avait eu des doutes concernant le chargement ou l’arrimage, il aurait pu pousser davantage son intervention», ajoute M. Santerre.
Dans la vidéo, le camionneur nomme le nom de l’agent ainsi que son matricule. «Pour l’intégrité de la personne, ce n’est pas nécessairement bien reçu de nommer la personne et son matricule, c’est plutôt ordinaire. Mais c’est la réalité des réseaux sociaux d’aujourd’hui. Nous ne prendrons pas de recours concernant ce point», poursuit le porte-parole.