«C’est inquiétant» -Danielle Bolduc
ÉDUCATION. La présidente de la Commission scolaire de l’Énergie, Danielle Bolduc, a décidé de quitter la politique scolaire après plus de 23 ans. Celle qui sera remplacée par Jean-Yves Laforest, élu par acclamation, a bien accepté de partager sa vision des commissions scolaires avec l’Hebdo du Saint-Maurice.
Le gouvernement du Québec a imposé une diminution des taxes scolaires de 50$ millions en 2014-15 et 2015-16, une situation à travers laquelle doivent naviguer les commissions scolaires. «C’est inquiétant. Nous faisons face à des coupures, alors que l’éducation, c’est la base. S’il y a un médecin, c’est qu’il est passé par le primaire, secondaire, cégep et ensuite l’université. Les gens se demandent pourquoi ils paient des taxes scolaires lorsqu’ils n’ont plus d’enfant(s) à la maison, mais ils sont bien contents d’avoir un médecin, un mécanicien, etc», a expliqué Danielle Bolduc.
Ces compressions budgétaires ont un impact direct sur le terrain. «La problématique que nous avons, c’est la difficulté à développer des projets pour les jeunes qui ont des besoins particuliers ou encore ceux qui sont trop performants, pour garder leur intérêt. Les élèves sont de plus en plus en difficulté. Lorsqu’il y a des usines qui ferment, les enfants sont affectés. La situation est comme ça pas juste ici, mais partout au Québec».
Des fondations solides
Présidente depuis 2006, Danielle Bolduc a souligné que l’élève est toujours en tête des priorités des commissaires, qui décident des orientations et prennent les décisions pour leur commission scolaire. «Notre structure a vu le jour avant les municipalités. Nous travaillons pour donner une formation de qualité à nos jeunes. Pour moi, l’élève de Saint-Alexis a le droit à la même éducation que celui de Shawinigan, Montréal, etc. C’est vrai qu’il y a eu des abus, mais est-ce que ça a été la même chose avec le gouvernement? Lorsqu’on prend le temps de regarder un peu plus près, on voit des gens passionnés et qui veulent beaucoup pour la jeunesse. Notre système se compare très bien avec la Finlande, dont on entend souvent parler».
Les élections scolaires auront lieu le 2 novembre prochain, un processus où 7,9% de la population a participé en 2007. «Je crois qu’on se sert de cette statistique pour dénigrer les commissions scolaires. Il y a un désintérêt généralisé. Dans les municipalités, il y a plusieurs personnes élues par acclamation. L’éducation est aussi importante que les municipalités, mais il n’y a pas autant de publicité faite à propos des élections scolaires. Être commissaire demande beaucoup de travail et ce n’est pas tout le monde qui veut faire ça. C’est une réelle vocation», a affirmé Mme Bolduc.
Comment celle qui a été impliquée dans la politique scolaire pendant 23 ans voit le future de l’éducation au Québec. «Ça dépendra du gouvernement. Je souhaite que les commissions scolaires soient encore là et qu’elles aient la latitude pour développer l’éducation au maximum. J’espère que l’éducation publique deviendra une réelle priorité. Je souhaite également que la population comprenne mieux le rôle des commissaires».