«C’est l’enfer!»

TRAVAUX. Klaxons, cris, dépassement hasardeux, impatience, rage au volant: ces mots résument assez bien les travaux qui sont en cours depuis le début de l’été au centre-ville de Shawinigan. TC Media a voulu connaître l’opinion des résidents du secteur. Nous avons rencontrés trois locataires de la 3e Rue, un couple demeurant sur la promenade du St-Maurice, et une personne vivant sur la 2e Rue.

Sans aucun doute, ce sont les signaleurs sur places qui sont aux premières loges concernant la circulation. «On en voit de toutes les sortes. Au début des travaux, c’était pire, évoque un signaleur. Là ça va de mieux en mieux, mais le monde n’est pas patient. En plus, il y a encore des conducteurs qui font leur arrêt alors qu’il n’y en a pas. On doit être vigilant aussi pour les piétons parce que les automobilistes ne les laissent pas passer.»

Les résidents

Raymond et Colette Trottier demeurent sur la promenade du St-Maurice. «Pour nous ce n’est pas contraignant puisque nous demeurons sur la promenade du St-Maurice. C’est bien pire pour les gens sur la 3e Rue. La promenade est accessible dans les deux sens, et les automobilistes roulent plus vite. Pour traverser à pied la promenade, on doit être encore plus vigilants. Nous sommes habitués de voir des gens se promener tranquillement, mais ce n’est plus le cas. Personnellement, c’est la seule contrainte que je vis, outre quand on sort avec l’auto, il faut aller plus loin pour sortir du centre-ville. Selon moi, ces travaux sont nécessaires alors il faut être plus patients. La seule chose qui sort de l’ordinaire que j’ai vu, c’est le nombre d’automobilistes qui font un demi-tour sur la promenade. Je peux en voir une 20e par jour juste devant chez moi. Il faut faire plus attention.»

Sans aucun doute, ce sont les résidents de la 3e Rue qui doivent assister au cortège de voitures chaque jour. «C’est passant et c’est dérangeant, mais il faut vivre avec, affirme Joannie Grenon, qui demeure sur la 3e Rue devant la nouvelle bretelle à double sens. Je n’ai pas de voiture, mais c’est difficile de traverser la 3e Rue à pied. C’est moins pire depuis qu’il y a des signaleurs pour faire passer les piétons. J’ai une jeune fille, alors quand je sors je suis plus prudente. Ce n’est pas tout le monde qui est courtois. On entend les klaxons, des sacres et des cris chaque jour. La rage au volant en fait! Les motos se faufilent souvent pour dépasser les voitures, et j’ai même vu une auto avoir deux roues sur le trottoir et deux roues dans la rue pour dépasser. Ça arrive encore! J’ai une petite piscine pour ma fille sur ma galerie, et on s’empêche de sortir parfois tellement c’est bruyant. Je préfère aller aux jeux d’eau avec elle à la place. Il n’y a pas grand monde dans le coin qui aime les travaux. Il y a beaucoup de travaux en même temps, ça aurait pu être étalé sur une plus longue période. Même si en deux temps, ça aurait coûté plus cher, j’aurais préféré payer plus pour plus de tranquilité. Je n’étais pas au courant des travaux avec d’emménager, et je me demande dans quoi je me suis embarqué. Avoir su, je n’aurais pas loué ici.»

«Je suis locataire sur la 3e Rue depuis le début des travaux au mois de juillet. Je n’ai pas de problème avec les travaux, je suis à la retraite et ça me divertit, lance Mario Chenel en riant. Je m’assis dehors et je regarde le trafic. Le temps est moins long. J’ai vu un accident une fois, mais outre ça il n’y a rien qui sort de l’ordinaire. J’ai une voiture, et je n’ai pas de misère à sortir sur la 3e Rue. Les gens sont courtois, ils arrêtent pour me laisser passer. Les travaux étaient nécessaires parce que l’avenue de la Station n’était pas trop belle et les égouts étaient dus. C’était le temps que la Ville fasse de quoi.»

«Je viens juste d’emménager en juillet dans mon loyer de la 3e Rue. Le trafic c’est l’enfer, dénonce Michel Gagnon. Ça commence à 4h le matin. Quand je vais travailler le matin et je reviens le soir, c’est un détour incroyable. Rentrer ici c’est long. Une chance, les résidents du secteur nous sommes privilégiés parce que nous pouvons passer par la ruelle. C’est un casse-tête de moins pour sortir de l’entrée avec mon auto, sinon ça me prendrait une heure! Un des problèmes que j’ai vu, si un policier ou un ambulancier doit passer, c’est l’enfer, il doit faire des zigzags. Ce que je déplore, c’est que les automobilistes ne sont pas courtois lorsqu’il n’y a pas de signaleurs. Les conducteurs ne laissent pas passer les piétons. Le signaleur termine à 18h parce que le trafic est moindre. Autre chose, je n’ai pas hâte à la Classique de canots, ça va être l’enfer encore une fois. La Ville devrait aussi être plus clémente pour les contraventions concernant les stationnements. Pendant la durée des travaux, s’il y a des gens qui viennent encourager les commerçants au centre-ville, on pourrait passer droit pour les contraventions. Ce que j’aime beaucoup, c’est de voir la 5e Rue à double sens. Je ne sais pas si ça va continuer après les travaux, mais je le suggère à la Ville. Je savais qu’il y avait des travaux avant de louer mon appartement, mais je ne croyais pas que ça allait être de cette ampleur. Avoir su, j’aurais attendu un an avant de louer sur la 3e Rue.»

Manon Bazinet, est résidente au coin de l’avenue Tamarac et 2e Rue. «Je trouve ça niaiseux d’avoir bloqué toutes les rues, mais la Ville n’avait pas le choix puisque le monde ne respecte rien. Je vois pleins d’autos embarqué sur la 2e Rue en sens contraire, au moins 3-4 par jour. Ce sont ceux qui restent dans les petites rues qui sont brimés et doivent remonter toute la rue pour sortir du centre-ville. C’est certain que du monde impatient, il y en a en masse.»

Précision

Dans le cadre de ce reportage, il faut savoir que l’Hebdo est allé à la rencontre de résidents du centre-ville de façon aléatoire. La rédaction du journal n’a reçu aucune plainte de citoyens qui a motivé sa démarche.