Charlie Doucet, témoin de la solidarité des Australiens
FEUX. «Nous sommes dans la ligne des vents mais il n’y a personne qui est présentement en état d’alarme», lance au bout du fil Charlie Doucet, une Shawiniganaise qui réside en Australie depuis bientôt deux ans.
Le continent de 24 millions d’habitants vit littéralement l’enfer depuis quelques mois alors que des feux ont détruit jusqu’ici plus de 8 millions d’hectares en superficie et tués plus d’un milliard d’animaux selon les estimations.
La jeune femme travaille dans une oliveraie à Yarrawonga, petite ville d’un peu plus de 5000 habitants située dans l’est du pays. «Les feux les plus près sont à environ 100 kilomètres d’ici», témoigne-t-elle.
Lorsque L’Hebdo l’a rejoint, la météo annonçait un maximum de 37 degrés mais le mercure devait atteindre 42 degrés le lendemain. À cause de la fumée qui se disperse à la grandeur du pays, on ne peut voir parfois plus loin que 200 mètres devant soi. «Certaines journées, on se réveille le matin et ça sent la fumée dans la maison», raconte la Shawiniganaise.
Les autorités ont même mis au point une application qui avertit les utilisateurs en temps réel de la progression des feux et de la nécessité d’évacuer les lieux le cas échéant. «Les Australiens sont habitués aux feux de forêt mais ceux de cette année ont commencé plus tôt et n’ont jamais eu une telle ampleur.»
Ce qui a le plus marqué Charlie Doucet jusqu’ici, c’est la solidarité démontrée par les fermiers australiens entre eux. «La famille de mon copain vit dans l’ouest du pays et les feux étaient à 5 kilomètres de leurs champs. Les voisins sont arrivés avec leurs tracteurs pour faire des tranchées dans les champs afin d’empêcher la progression des flammes.»
Des agriculteurs épargnés se mobilisent pour faire transporter sur des milliers de kilomètres des balles de foins. Une de ses collègues à l’oliveraie, dont la famille a tout perdu, ne réussissant qu’à sauver une centaine de moutons, a organisé une collecte de fonds sur Facebook qui a récolté 150 000$.
«De l’extérieur, les gens sont émus par les koalas et les kangourous qui sont secourus mais on ne parle vraiment des animaux de ferme qui sont morts et de ceux qui restent sans eau, sans nourriture», termine la Shawiniganaise qui est plus à même de constater cette réalité puisque son entourage est constitué d’Australiens qui travaillent dans le domaine.