Comment se porte l’économie de Shawinigan-Sud?

ÉCONOMIE. Au cours de la dernière année, de nombreux changements commerciaux sont survenus au secteur de Shawinigan-Sud. Nous pouvons penser au déménagement de certains commerces, à des propriétaires différents, à des fermetures de commerces, mais aussi à des ouvertures. TC Media s’est entretenu avec le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Shawinigan (CCIS), Martin St-Pierre, afin de connaître son opinion.
Le directeur général a mis pied à terre dans la ville de l’énergie le 30 mars 2015, il a donc pu constater les changements avec un œil externe.
«L’économie globale est particulière avec sept pôles commerciaux, dont trois centres-ville avec Shawinigan, Grand-Mère et Shawinigan-Sud. Ils ont tous leurs différences, mais essentiellement, il existe une grande discontinuité commerciale», affirme d’entrée de jeu M. St-Pierre.
L’offre commerciale est déficiente selon le directeur général, ce qui freine les efforts des commerçants à revamper leur bâtisse. «Et ça augmente les fuites commerciales. Si l’offre commerciale est présente, ça favorisera à ce que le consommateur puisse entrer dans le magasin. Mais pour moi, c’est le commerçant qui doit changer ses façons de faire. Le consommateur d’aujourd’hui veut vivre une expérience client. Ce n’est plus seulement le bon prix que le consommateur recherche. Le commerçant qui s’adapte et qui prend le virage numérique aura davantage de succès. Chocolat favoris à Trois-Rivières est un excellent exemple de l’expérience client. Le client va rester longtemps en magasin. On goûte avant d’acheter. Au même titre qu’on veut essayer un morceau de linge avant de l’acheter.»
Bien entendu, il est rare de voir une personne de Grand-Mère prendre son auto pour consommer à Shawinigan-Sud, et vice versa. Si bien que les commerces des secteurs autres que le centre-ville de Shawinigan deviennent des commerces de proximité.
«Il existe peu de commerces de destination. Le Fin quartier qui a fermé ses portes est un bon exemple. L’offre de services était exceptionnelle, mais elle était peut-être un peu en avant de son temps. Il y avait une grande diversité au goût du jour.»
Qu’est-ce qui fait que le paysage commercial de Shawinigan-Sud a tant changé en un an?
«Il y a quand même une bonne offre commerciale à Shawinigan-Sud, mais avec une grande discontinuité. Plus on va en connaître sur nos clients, les chances du commerçant de se démarquer seront meilleures. Le client a changé et a peut-être l’impression d’avoir toujours la même offre depuis des années. Le commerçant doit développer sa niche et être unique. Si sa clientèle est à un kilomètre carré, il faut que le commerçant se concentre sur cette clientèle et savoir ce qu’elle désire.»
L’avenir de l’Association des gens d’affaires de Shawinigan-Sud (AGASS) est précaire. Est-ce un frein pour l’économie du secteur? «Heureusement les scouts reprennent la Foire en ville. Et les commerçants doivent profiter de cette opportunité pas seulement pour montrer leurs spéciaux, mais aussi participer à cette grande animation de la principale artère commerciale de Shawinigan-Sud. Ça prend effectivement un leadership et la Chambre est prête à prendre le relai. Bien entendu, les commerçants doivent participer avec nous afin de diversifier cette offre de services. C’est notre rôle comme Chambre de commerce, mais on ne veut pas faire d’animation commerciale. On peut toutefois offrir le coaching», indique M. St-Pierre.
L’amélioration du centre-ville
Martin St-Pierre affirme que ce qui a été fait avec le centre-ville de Shawinigan pour améliorer l’esthétisme pourra améliorer l’économie. «Il existe une belle diversité, de la restauration, des cafés, des commerces de destination et de proximité. Il y a aussi le bassin de la clientèle qui favorise l’expansion. Bien entendu, il y a eu la volonté politique. Je n’aime pas dire ça, mais c’est la réalité, l’amélioration du centre-ville de Shawinigan freine l’économie des autres secteurs. Par contre, si on a un centre-ville fort, ça sera bénéfique pour l’économie globale. Il faut faire aussi une différence entre une clientèle d’un secteur pour les services de proximité. Les commerçants d’un secteur doivent aussi miser sur cette relation qu’ils peuvent détenir avec leurs clients de tous les jours.»
D’ailleurs, la CCIS dévoilera bientôt quatre grands axes de sa planification stratégique, et la promotion de l’activité commerciale est dans les plans.