Les commerces de vente de cannabis sur les grandes artères
RÈGLEMENTATION. Bien que tous les tenants et aboutissants n’ont pas été encore définis tant par le gouvernement provincial que fédéral, le maire de Shawinigan Michel Angers appréhende différents impacts en lien avec la Loi sur le cannabis mis de l’avant par l’équipe de Justin Trudeau.
Au cours des prochaines semaines, il devrait y avoir des rencontres de consultation en lien avec des modifications de zonage, pour l’implantation de commerces de vente de cannabis à des fins récréatives. «Pour le moment, une municipalité ne peut pas refuser l’implantation d’un commerce sur son territoire. Nous pouvons par contre décider où sera implanté ce commerce. Nous n’avons pas été approchés pour le moment pour un point de vente par la Société québécoise du cannabis (SQC), mais c’est clair que ça sera loin des écoles et dans une zone commerciale. On parle de la 4e rue de la Pointe, la 5e rue de la Pointe, l’avenue Saint-Marc, la 5e avenue du secteur Grand-Mère, et la 105e avenue au secteur Shawinigan-Sud. Un commerce de vente ne pourrait pas s’installer à un autre endroit que ceux-là», explique le premier magistrat.
Plusieurs questionnements
«Il y a deux choses importantes dans le dossier de la légalisation du cannabis, poursuit le maire Angers. Premièrement, il y aura un impact sur les municipalités au niveau de la réglementation, c’est indéniable. Du côté des municipalités, on veut le tiers des revenus. Il faut avoir notre part aussi pour pouvoir travailler sur la prévention au travail. Avec 600 employés municipaux, on ne veut pas qu’un employé entre au travail en état d’ébriété par l’alcool, ça sera la même chose pour le cannabis.»
Les municipalités ne souhaitent pas que Québec leur impose ses réglementations.
«Laissons les municipalités faire leur propre réglementation. Québec prendra sûrement des décisions, mais ça ne se vit pas sur la colline parlementaire à Québec, ça se vit dans les villes. Est-ce qu’on ouvre la consommation pour telle activité ou tel événement? Est-ce qu’on interdit la consommation parce qu’il y a des jeunes? On veut avoir cette marge de manœuvre en fonction de notre réalité.»
Le marché noir
«C’est certain qu’on voit arriver ça avec une certaine appréhension, ajoute le maire Angers. Est-ce que le marché noir va se réajuster? Si le prix du gramme de cannabis est plus bas que celui d’une société de vente de cannabis, est-ce que ça aura une incitation encore plus grande sur la consommation? On anticipe certaines répercussions, mais il y a plusieurs points qu’on n’anticipe pas à l’heure actuelle.»
Une usine à Shawinigan?
Pour le moment, Michel Angers indique qu’il n’y a pas de projet d’un promoteur pour la production de cannabis en usine. «Nous sommes obligés d’identifier un secteur de la ville s’il vient à y avoir des promoteurs. De notre côté, ce sera le parc industriel sur la rue Burrill qui est à un endroit plus reculé. S’il y a des projets, il faudra que ça se fasse là. Mais comme c’est notre habitude, on ne dévoilera pas si un promoteur nous a déjà approchés comme nous le faisons aussi pour les autres projets.»
Même si la consommation de cannabis sera légale dans quelques mois, la Ville de Shawinigan a reconduit son entente en avril dernier avec la Sûreté du Québec jusqu’en 2022 afin que les policiers puissent intervenir sur les terrains municipaux sans mandat afin d’enrayer la culture de la marijuana.