Décès de Maxime Fournier: une réanimation écourtée?
RAPPORT. Est-ce que toutes les manœuvres possibles de réanimation ont été effectuées par le médecin auprès de Maxime Fournier, ce jeune pompier de 21 ans décédé dans un demi-marathon à Shawinigan, le 7 juin dernier? Voilà une question que soulève la coroner Lyne Chouinard dans son rapport de l’événement.
Rappelons que le jeune pompier de la Caserne de Shawinigan est décédé de mort naturelle à la suite d’une arythmie sévère en plein demi-marathon de la Course du bonheur. On attribue sa mort à cette condition physiologique, combinée à l’exercice intense que nécessitait l’événement sportif.
Dans son rapport de six pages, la coroner Lyne Chouinard fait état de la chronologie des événements. Selon ses observations, le plan de mesures d’urgence déployé pour venir en aide au jeune coureur a été respecté.
«Il apparaît que l’ensemble de l’organisation du demi-marathon incluant la structure mise en place pour répondre aux urgences, ainsi que les ressources humaines et matérielles disponibles respectaient les critères de sécurité décrits dans les guides actuellement développés par la Fédération québécoise d’athlétisme», souligne-t-elle.
Entre la chute du pompier à 11h12 et son décès constaté à 11h35, c’est plutôt le nombre de défibrillateur (DEA) complétés par le médecin auprès de la victime qui retient l’attention. Habituellement, il est recommandé d’en compléter cinq, alors que trois seulement ont été complétés dans le cas de M. Fournier.
Après des échanges entre les intervenants et le médecin sur place, le médecin sur place a donné l’ordre de cesser les manœuvres. Peu après, son décès a été constaté dans l’ambulance.
«Le protocole recommande cinq cycles de réanimation cardio-respiratoire et cinq analyses du défibrillateur externe automatisé (DEA), avant de transporter une victime dans un véhicule ambulancier», précise la coroner.
La qualité des soins médicaux mis en doute
Plus loin dans les pages du rapport, on constate qu’à 11h34, dans l’ambulance, «la superviseure des paramédics a proposé l’installation d’un soluté à la victime, mais le médecin a demandé à ce qu’on cesse les manoeuvres. Il a ensuite constaté son décès dans l’ambulance, à 11h35.»
Elle propose ainsi en conclusion au Collège des médecins «d’examiner la qualité de l’acte professionnel et des soins prodigués à M. Fournier lors de la réanimation cardio-respiratoire du 7 juin 2015».
Également, Mme Chouinard recommande au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur de développer un guide spécifique pour les urgences médicales lors d’activités de course sur route.
Elle propose aussi d’en assurer la diffusion auprès des organisateurs de ce type d’activité afin qu’il soit appliqué en conformité avec sa mission d’assurer la sécurité et l’intégrité des personnes lors de la pratique d’activités récréatives et sportives.