Des cannes de sirop personnalisées pour Érabrière

ACÉRICULTURE.  Désireux de se démarquer sur le marché de la vente au détail, Jean-Philippe Brière écoulera à compter de cette saison son sirop d’érable dans une canne au design personnalisé.

Le propriétaire d’Érabrière, à Notre-Dame-du-Mont-Carmel, délaisse la fameuse canne traditionnelle illustrant une cabane à sucre et un acériculteur transvidant une chaudière d’eau d’érable pour un contenant de couleur blanc crème et reproduisant une façade de sa cabane à sucre avec l’inscription Érabrière Artisan Acéricole.

« Depuis le début, j’avais ce rêve-là d’avoir ma propre identité. Je m’étais informé en 2019 pour avoir une canne personnalisée et ça n’avait pas de bon sens. Il fallait que j’achète des dizaines de milliers de contenants et à ce moment-là, je n’avais pas encore ma cabane », explique l’acériculteur qui compte plus de 4000 entailles réparties sur deux sites à Notre-Dame-du-Mont-Carmel.

Le contenant est aussi illustré de l’érable préféré de Jean-Philippe Brière. « Cet arbre-là, je l’appelle le Général Brière. C’est le seul érable dans mon érablière qui est assez gros pour avoir trois entailles. » C’est à son ami Maxime Bédard, un graphiste de Grand-Mère, qu’il a confié le mandat du design de ses cannes de sirop personnalisées.

« C’est lui qui avait dessiné mon logo quand je suis parti en affaires. Et pour écrire Sirop d’érable pur, on a choisi une typographie qui rappelle un peu le baseball parce que mon autre passion, c’est le sport parce que j’ai déjà travaillé comme journaliste sportif à Toronto. »

C’est parce que sa production augmente d’année en année que l’acériculteur a pu cette année réaliser son rêve d’avoir des cannes à son image. Érabrière produit maintenant environ 1000 gallons de sirop annuellement qui sont exclusivement vendus sur place, soit en sirop, en produits transformés ou comme ingrédient dans son menu casse-croûte.

Il a acheté un volume de cannes qui lui permettra d’en avoir suffisamment pour la présente saison, avec espère-t-il, un léger surplus pour commencer celle de 2026. Comme les fournisseurs chinois exigent un minimum d’un conteneur pour expédier une commande, Jean-Philippe Brière a eu l’idée d’approcher la bannière BMR pour voir s’il était possible de compléter une commande. « C’est ma quincaillière de Saint-Narcisse qui a fait les démarches auprès de la maison-mère et le marché a été conclu », sourit avec satisfaction l’entrepreneur.

Malgré que ses conserves lui coûtent plus cher que s’il avait décidé d’opter pour les contenants standards, Jean-Philippe Brière vendra son sirop le même prix que l’an dernier. « Moi, je considère que c’est une valeur ajoutée à mon produit. Dans six mois, quand tu vas aller chercher une canne de sirop dans ton garde-manger, tu vas savoir d’où elle vient avec la mienne tandis qu’avec les autres cannes, si tu t’approvisionnes à différents endroits, tu ne le sauras pas. »

« Ça peut sembler prétentieux, mais j’ai toujours été fier du sirop que je fais. Je n’ai jamais compris pourquoi, dans l’industrie, tout le monde utilisait les mêmes contenants. On dirait que personne n’essaie de se différencier, que tout est du sirop d’érable, point. Mais ce ne sont pas tous les sirops d’érable qui sont pareils », conclut Jean-Philippe Brière.

Une artiste de la Mauricie? 

Le dessin traditionnel qui figure sur les cannes de sirop d’érable provient d’un concours organisé par le Ministère de l’Agriculture du Québec en 1951. Depuis que ce dessin a été choisi pour la mise en production, il n’a jamais changé sauf dans les dernières années où une nouvelle illustration a pris le relais. Jusqu’à récemment, l’identité de l’artiste demeurait un mystère puisque les informations sur le gagnant avaient été perdues. Des férus d’histoire ont cependant épluché les journaux de l’époque et ont retrouvé un article où l’on désigne la gagnante du concours comme étant Mme Émiliana St-Cyr Brunelle, de Batiscan…