Des écoliers qui roulent électrique

TRANSPORT. Depuis le début des classes, une centaine d’écoliers de Notre-Dame-du-Mont-Carmel montent à bord du tout premier autobus scolaire électrique en Mauricie: une acquisition de Pierre Martin, propriétaire de la compagnie de transport Autobus Martin.

«L’objectif c’est de moins polluer. J’avais un autobus à changer et j’ai décidé de me tourner vers un véhicule électrique», explique Pierre Martin, qui fait du transport scolaire depuis 30 ans pour la Commission scolaire de l’Énergie. «Les élèves aiment bien jusqu’à maintenant! Ils étaient contents de voir ça», sourit-il.

L’engin est très semblable à un autobus scolaire conventionnel, même si l’inscription «100% électrique» est bien visible. «C’est un véhicule assez bien fait, il est tout en fibre de verre et en plastique. Il aura moins de rouille que les véhicules conventionnels. Il devrait y avoir moins de frais d’entretien en plus d’être plus économique qu’un véhicule à l’essence.»

La principale différence pour Pierre Martin? Le silence. «C’est extrêmement silencieux», remarque-t-il. «Je peux entendre les enfants, alors qu’avant j’entendais surtout le moteur. C’est agréable!» Le véhicule est tellement silencieux qu’une courte mélodie indique son départ et son arrivée par mesure de sécurité.

Une autonomie de 90 kilomètres

Le véhicule que Pierre Martin a choisi, fabriqué à Saint-Jérôme par la compagnie Autobus Lion, a une autonomie de 90 kilomètres. La recharge se fait directement chez lui avec une borne Tesla de 80 ampères qui permet de faire le «plein» en 4 à 6 heures. «D’autres véhicules ont plus d’autonomie, mais ils sont plus chers.»

Avec le transport scolaire du matin, du midi et du soir, Pierre Martin roule environ 120 kilomètres par jour avec son autobus. Il peut donc faire une recharge complète le soir, en plus de recharger partiellement entre ses circuits.

«C’est facile à conduire. C’est certain qu’il faut avoir la pédale douce, sinon on va manquer d’autonomie plus rapidement. Il faut gérer un peu la conduite. J’ai bien hâte de voir aussi cet hiver.»

Le moteur développé par Hydro-Québec est composé de trois batteries rechargeables. «Je suis habitué de faire moi-même ma mécanique, mais là tout est nouveau. Je me rends compte que je ne peux pas faire grand-chose là-dedans! Mais c’est intéressant. Je suis content.»

Des incitatifs intéressants

Un autobus de ce type peut coûter environ 285 000$, comparativement à 100 000$ pour un autobus conventionnel.

Heureusement, le Programme de soutien au déploiement des autobus scolaires électriques au Québec du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports prévoit une subvention à l’achat d’environ 125 000$.

M. Martin prévoit qu’avec les économies d’essence, de réparation et d’entretien du véhicule, ce changement de technologie au sein de sa flotte ne sera pas trop dispendieux.

De plus en plus sur les routes?

M. Martin est bien conscient d’être un précurseur en Mauricie, lui qui est un peu devenu une référence pour ses collègues de la région qui s’intéressent à ce type véhicule.

«Des collègues sont venus le voir. Je l’ai aussi amené à la réunion des transporteurs. Je pense que ça a donné le goût à certains, ils ont fait venir le vendeur quelques fois», confie-t-il. Tout indique donc que d’autres véhicules de ce type devraient donc faire leur apparition en Mauricie un avenir rapproché.

L’autobus scolaire 100% électrique en bref:

–          Autonomie  de 90 à 150 kilomètres par recharge selon le modèle

–          Autant de puissance que les moteurs diésel dans l’industrie du transport scolaire

–          Un écran tactile affiche en temps réel l’autonomie du véhicule

–          Un système de recharge compatible avec la majorité des bornes publiques

–          Durée de vie des batteries: 15 ans

–          Élimination complète des gaz à effet de serre

–          Jusqu’à 72 passagers

–          Conçu et testé pour traverser les hivers québécois

*Source: Autobus Lion