Devenir maman… à 16 ans

TÉMOIGNAGE. La Shawiniganaise Lydia Tessier est devenue maman à l’âge de 16 ans. Deux ans et demi plus tard, elle nous partage son histoire.

Elle était en couple depuis un an quand elle est tombée enceinte de Tyler. «On se protégeait, mais c’est quand même arrivé. J’ai eu un petit retard dans mes règles et j’ai décidé de faire un test de grossesse. C’était positif. J’étais avec une amie quand j’ai fait le test. J’étais un peu sous le choc, je ne savais pas trop quoi penser sur le coup. Il fallait que j’assimile l’information», raconte-t-elle.

«Mon chum était plus vieux, ajoute-t-elle. Il avait 21 ans. Quand je lui en ai parlé, c’était moins un problème pour lui. On avait un travail tous les deux, alors la question de l’avortement n’a pas été abordée. On s’est lancé.»

Lydia était en secondaire 5 pendant sa grossesse. Elle a terminé ses études en juin et elle a accouché le 5 juillet, à 37 semaines. «J’ai su que j’étais enceinte en novembre, mais je l’ai annoncé aux gens en mars seulement, dit-elle. Ça ne paraissait pas avant et je préférais ne pas en parler trop tôt pour éviter le plus longtemps possible le jugement des autres.»

À ce moment, leur famille et leurs amis proches étaient au courant qu’ils allaient être parents. «Les gens importants pour nous savaient, mais on ne sentait pas le besoin d’en faire une annonce publique, indique-t-elle. De toute façon, ça ne regardait personne sauf nous.»

Peur et inquiétude

Si la famille du couple a bien réagi, Lydia et son conjoint ont tout de même été mis en garde. «Ils ne voulaient pas être une ressource financière pour l’enfant, ni l’élever», mentionne la maman.

«Ma grand-mère l’a vraiment mal pris, ajoute cette dernière. Elle voulait que je me fasse avorter, mais je lui ai fait comprendre que la décision n’était pas la sienne. Après, c’est devenu correct. Au fond, elle avait peur que je lâche l’école. Tous les membres de ma famille avaient peur de ça.»

Au fil du temps, Lydia leur a prouvé qu’elle était capable de concilier la famille, les études et le travail. «J’ai commencé le cégep en janvier au lieu d’en septembre. Mais c’est tout. C’est la seule chose qui a été un peu différente, mais il n’était pas question que je n’aille pas à l’école.»

Une question d’organisation

Selon Lydia, il y a autant d’inconvénients d’avoir un enfant à 16 ans qu’à 25 ans. «C’est juste différent. Ce sont des horaires différents, mais que ce soit des études à temps plein ou du travail à temps plein, ça reste que tes journées sont bien remplies quand même. C’est encore de l’organisation, mais différemment», croit-elle.

Tyler avait six mois quand Lydia a entamé ses études collégiales. «J’ai fait mes études à temps plein avec le bébé et le travail à temps partiel. Mes journées étaient réglées au quart de tour. C’est difficile, mais ça se fait. J’étais motivée et décidée. C’est un pensez-y-bien. Il faut vouloir.»

Elle admet, qu’idéalement, elle aurait préféré terminer ses études avant d’avoir un enfant. «Ç’aurait été idéal, mais ce qui est idéal, ce n’est pas toujours la réalité. Oui, il faut bien y penser, mais le plus important, c’est de ne pas se laisser influencer par les autres et que la décision vienne vraiment de nous. Jamais je ne pourrai dire que je regrette mon choix», conclut Lydia.