Élections municipales: une cour de prétendants à la mairie

La mairie de Shawinigan semble convoitée comme jamais elle ne l’a été auparavant en prévision du scrutin du 1er novembre prochain.

Beaucoup de noms jusqu’à présent mais un seul officiel: celui de Claude Villemure. Le conseiller financier a cassé la glace en février en annonçant non seulement sa candidature mais également la formation d’un parti municipal.

La création d’une formation politique a été souvent évoquée également dans le cas de Robert Trudel. Prétendant à la mairie en 2005, le directeur de la Cité de l’énergie y avait finalement renoncé en donnant son appui à Lise Landry. Quatre ans plus tard, le bouillant personnage semble plus que jamais décidé à traverser la clôture. Un examen médical avec son cardiologue en juin semble maintenant le dernier obstacle le séparant d’une candidature officielle.

Autre candidat de taille en terme de notoriété, Yves Duhaime s’apprêterait lui aussi à inscrire son nom sur le bulletin de vote. Toujours soucieux du choix des mots, l’ex-ministre québécois des Finances a cependant apporté une précision à une information publiée par L’Hebdo il y a trois semaines. «Il y a une différence entre un candidat pressenti et un candidat déclaré!» Cependant, peu sont dupes de ses intentions, d’autant plus qu’il prend plus que jamais part activement aux différentes manifestations publiques.

Considéré un temps comme le dauphin de la mairesse Landry, Michel Angers multiplie également les apparitions publiques à Shawinigan depuis quelques mois. Il était encore récemment au dîner de la Chambre de commerce et d’industrie de Shawinigan et en tant que président du Conseil régional des partenaires du marché du travail de la Mauricie, il bénéficie de plusieurs tribunes et tient un discours qui se veut rassurant pour le milieu des affaires qui pourrait être effarouché par son parcours syndicaliste.

Ancien conseiller municipal à Shawinigan, entre 1982 et 2005, Jean-Yves Tremblay songe sérieusement à devenir candidat à la mairie en novembre prochain. Pour alimenter sa réflexion, le principal intéressé regarde attentivement les intentions de la mairesse en poste. «J’ai travaillé avec Lise Landry. C’est une bonne personne mais son temps est fait», déplore-t-il. M. Tremblay veut à tout prix éviter une congestion de candidats à la mairie qui avantagerait Mme Landry. «Je vais regarder qui sont les candidats en lice. Si je pense que l’un d’eux peut battre la mairesse, je suis prêt à passer mon tour. Si je crois que c’est moi qui suis en meilleure position, je vais y aller.» Il n’exclut pas non plus de faire alliance avec un autre candidat, mentionnant au passage le nom de Yves Duhaime.

Il ne faudrait pas oublier l’ex-député adéquiste de Saint-Maurice, Robert Deschamps. Celui-ci a souvent eu maille à partir avec Lise Landry durant son court mandat. Plusieurs le surnommaient d’ailleurs le «député municipal» tellement les principaux dossiers qui l’accaparaient étaient reliés à l’Hôtel de ville. En juin 2008, il mentionnait à L’Hebdo que des «gens influents» étaient venus le voir afin de sonder son intérêt pour la mairie de Shawinigan. Le principal intéressé s’était dit flatté de l’attention et n’excluait aucune option quant à son avenir politique.

Enfin, l’énigme de cette future campagne électorale demeure la mairesse sortante. Lise Landry cultive l’ambiguïté comme pas une, prenant un malin plaisir à faire languir ses adversaires. Elle devait dévoiler ses intentions au printemps mais on parle maintenant d’une décision durant la période estivale. En place sans interruption depuis 1994, ceux qui l’ont vu dernièrement à son retour de vacances parlent d’une dame présentant une allure décontractée et sereine, une attitude contrastant avec l’année 2008 qui aura été difficile à plus d’un point de vue.

En fait, exception faite de Claude Villemure qui a sorti du placard, pour Lise Landry et les autres candidats, seul leur coiffeur le sait…