Elmec envisage de déménager à Trois-Rivières
ÉLECTRIFICATION. Basée sur la 2e avenue dans le secteur Grand-Mère depuis plus de vingt ans, l’entreprise Elmec songe à déménager à Trois-Rivières.
Rejoint par L’Hebdo, le propriétaire Jean-Marc Pittet a confirmé l’information publiée sur la page Facebook de l’entreprise le 5 avril dernier. La disponibilité de la main d’œuvre, le manque d’espace de stationnement pour les employés et les visiteurs ainsi que l’accès pour les camions de livraison et d’expédition sont les facteurs invoqués par l’homme d’affaires pour justifier sa décision.
Jean-Marc Pittet dit ne pas avoir contacté la Division de développement économique de Shawinigan pour connaître la disponibilité d’un local industriel plus adapté à ses besoins. «Le camion de livraison de 53 pieds qui vient à l’usine doit faire un détour jusqu’à la 8e rue pour venir prendre la 2e avenue parce que la Ville met la neige à l’endroit où les voitures se stationnent. J’ai même dû une fois prendre mon souffleur pour enlever le banc de neige.»
Cet hiver, l’entrepreneur dit avoir reçu une mise en demeure d’un voisin l’accusant d’avoir soufflé la neige le devant de sa propriété. Un autre a appelé la police parce que des employés se stationnaient devant sa résidence. «Je n’investirai pas 500 000$ dans la rénovation de cette bâtisse, clame Jean-Marc Pittet. À la fin, je n’aurai pas plus de place de stationnements et la gestion de la neige, je ne la contrôle pas.»
La disponibilité de la main d’œuvre est un autre élément qui l’incite à se relocaliser dans la capitale régionale. Depuis trois mois, Elmec recherche sans succès un ingénieur électrique et un ingénieur en robotique. M. Pittet songe maintenant à recruter à l’extérieur du pays. Pour lui, Trois-Rivières possède plus d’attraits que Shawinigan auprès des nouveaux arrivants. «Je suis immigrant et je sais ce que c’est. À Trois-Rivières, il y a une autoroute, c’est plus près des pôles économiques et il y a plus de communautés pour ces gens-là qui arrivent de l’extérieur.»
Des relations difficiles avec la Ville
Jean-Parc Pittet ne cache pas que ses relations avec l’administration Angers n’ont jamais été faciles par le passé. «La Ville aime mieux attirer des entreprises de l’extérieur que de travailler avec les gens en place.» Ne désirant pas avoir l’air revanchard, l’entrepreneur note tout de même que le maire et les députés ne semblent en avoir que pour AddÉnergie quand vient le temps de parler de la filière de l’électrification des transports à Shawnigan. «Mais avec EVduty, j’ai quand même réussi à avoir 70% du marché des bornes résidentielles.»
Jean-Marc Pittet veut transférer sa production d’ici les douze prochains mois car il planche sur un projet majeur. Avec l’Institut du véhicule innovant (IVI) à Saint-Jérome, l’entrepreneur développe un projet de tracteur électrique doté d’une intelligence artificielle dont il détient les droits et qui est au stade du prototype.
Avec le Conseil national de recherches du Canada, Elmec est à compléter une étude de marché et de pré-commercialisation. «Je regarde pour créer une entreprise qui fabriquerait le tracteur et assemblerait les batteries nécessaires à sa propulsion. Et dans mes plans, c’est en 2020 que j’embarque là-dedans», termine Jean-Marc Pittet.