En quête de solutions pour les dons

SHAWINIGAN.  Depuis le début de l’année 2020, le Centre Roland-Bertrand a mis un terme à son service de récupération de meubles. Il est possible de donner des meubles à l’Armée du salut ou à la Société St-Vincent-de-Paul. Toutefois, le manque d’espace de leurs locaux les empêche de récupérer tous les meubles donnés par les citoyens.

Le Centre Roland-Bertrand a mis fin à sa boutique de meubles sur la rue Gignac pour trois raisons: les gens qui opéraient la boutique, la fabrique à l’époque voulait vendre l’église et le Centre Roland-Bertrand ne voulait pas l’acheter parce qu’elle n’était pas dans le bon secteur, et la boutique faisait perdre de l’argent à l’organisme.

« On avait quelques employés à la boutique, mais la majorité des gens qui l’opéraient étaient des personnes en réinsertion sociale. On voulait leur faire vivre plein d’expérience diverse, mais ils étaient limités à la boutique et on trouvait ça dommage. À l’église St-Marc que nous avons achetée récemment, il y aura divers plateaux de travail évolutifs avec l’intérêt de ces personnes », commente le directeur général du Centre Roland-Bertrand Frédéric Trudelle.

Le directeur indique que le Centre ne reviendra plus vers le service de meubles.

Moins de deux ans après cette décision, les répercussions se font sentir dans le milieu. Il est possible d’aller porter des meubles à l’Armée du salut, mais par manque d’espace, l’inventaire est restreint. La Société St-Vincent-de-Paul est maintenant le seul organisme qui offre la collecte de meubles à domicile, mais la liste d’attente s’allonge et le manque d’espace se fait aussi sentir.

« On voulait faire un agrandissement pour pallier à la fin du service du Centre Roland-Bertrand, mais la Covid est arrivée. On n’arrête pas de reconstruire par en dedans. On ne peut plus prendre tous les meubles faute d’espace. C’est dommage parce que ça arrive qu’on voit des fichus de beaux meubles, mais les gens vont les porter à l’écocentre parce qu’on a plus de place », indique le coordonnateur général de la Société St-Vincent-de-Paul à Shawinigan, Gaétan Mayer. 

Ce dernier indique que son équipe se mettra en mode solution après les Fêtes afin de trouver un local pour l’entreposage de meubles. M. Mayer compte solliciter la Ville pour un de ses locaux vacants.

« Le problème, c’est qu’on a aussi besoin d’un deuxième camion, et de chauffeurs si on veut pallier à la demande. Les bénévoles sont difficiles à trouver et il y a une pénurie de main-d’œuvre. On va regarder pour demander des subventions salariales. D’ailleurs, la députée Marie-Louise Tardif soit venir nous rencontrer cette semaine. On va lui en parler », ajoute M. Mayer.

Le coordonnateur explique toutefois que les électroménagers sont en demande, beaucoup plus que les ensembles de salon ou de cuisine. « C’est certain que si une personne nous appelle pour donner un réfrigérateur et que nous n’en avons pas, on va aller le chercher. Mais il peut y avoir une liste d’attente de plusieurs semaines pour d’autres meubles. On y va avec notre inventaire et la demande des gens. Il faut trouver une solution. »

M. Mayer ajoute aussi que l’organisme conserve toujours un ensemble complet de meubles en cas d’un sinistre et pour fournir la Croix-Rouge, autant pour la nourriture que les meubles.

Il en va de même avec la récupération de jouets. « Les gens vont souvent donner des jouets aux farfadets du Centre d’action bénévole de Grand-Mère qui nous en donne, mais ils sont débordés et nous aussi. Aussi curieux que ça puisse paraître, les gens sont généreux et il y a une affluence des dons. Ça devient un heureux problème. En plus, la Société St-Vincent-de-Paul de Trois-Rivières a aussi mis fin à son service par manque d’espace, ce qui fait qu’on reçoit beaucoup d’appels de gens de Trois-Rivières et Notre-Dame-du-Mont-Carmel qui veulent donner des meubles. Ça devient un problème régional », poursuit M. Mayer.

Un guichet alimentaire unique

Gaétan Mayer souligne également que grâce à la table de concertation des organismes de Shawinigan, les organismes impliqués pour les comptoirs alimentaires ont revu leur mode de fonctionnement. Auparavant, une personne pouvait frapper à différentes portes pour recevoir des denrées, mais certains pouvaient profiter du système de fonctionnement.

« Ça fonctionne bien maintenant. Des gens faisaient le tour de 3-4 organismes, et on ne se parlait pas. Il y avait même des gens de l’extérieur de Shawinigan. Nous avons mis en place un guichet unique. On s’est assis ensemble pour trouver une solution. Maintenant, la porte d’entrée pour le comptoir alimentaire est au Centre Roland-Bertrand. Ça fait six semaines que ça fonctionne comme ça. Les gens ne peuvent plus déjouer le système maintenant. »