Grand-Mère et son usine

FERMETURE. La Laurentide n’est pas seulement la dernière grande usine fermant ses portes à Shawinigan, elle est le cœur de Grand-Mère depuis plus de 125 ans. D’ailleurs, le village a été construit en périphérie de l’usine. La question est légitime: que deviendra le secteur Grand-Mère après cette fermeture?

Le moulin à papier de Grand-Mère est une histoire de vie pour plusieurs familles. «Si on va frapper à toutes les maisons à Grand-Mère, je suis convaincu que chaque personne connaît quelqu’un de sa famille qui a travaillé à l’usine», lance Pierre Quesnel.

«La fermeture me fait beaucoup de peine, même si on savait que ça allait arriver bientôt, poursuit-il. Ça me rend triste, mais encore plus ce qui va suivre pour Grand-Mère. Plus ça va, plus Grand-Mère est sur le déclin. L’usine a mis le village au monde, et c’est ce qui va la faire mourir.»

Sur les 22 employés qui font partie de la brigade incendie dirigée par M. Quesnel, 16 partent de Grand-Mère. «Ce sont des jeunes dans la mi-vingtaine pour la plupart qui partent de Grand-Mère pour un autre emploi, et ça c’est juste ma gang! Je me demande vraiment ce qui va se passer avec notre ville.»

Pierre Quesnel âgé de 53 ans et quelques mois, à la chance de se prévaloir de la préretraite, ce qui n’est pas le même constat pour d’autres employés de l’usine. Il lance tout de même un message à ses confrères de travail qui ont perdu leur emploi: «Si on a la santé, ça va bien aller!»

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