Il était une fois un couple centenaire heureux…
AMOUR. Dans un coquet bungalow, rue de la Victoire à Shawinigan, habite un couple au destin tout aussi simple qu’exceptionnel…
En mai dernier, Lorraine Mercier, née Turenne, a rejoint son époux Georges dans le groupe sélect des centenaires. L’ancien ouvrier de l’Alcan a de son côté fêté son 101e anniversaire le 10 août dernier. « Ils partagent encore le même lit », souffle leur fils André Mercier qui cohabite avec eux depuis maintenant quatre ans. « Ils ont encore toutes leurs facultés cognitives. Mon père est un peu sourd et se déplace avec une canne, mais si vous téléphonez chez nous et que ma mère vous répond, vous ne vous douterez jamais parler à une centenaire. »
Cet été, le couple a fêté son 76e anniversaire de mariage, les noces de zinc. Une cérémonie qui avait été célébrée à l’origine le 30 juin 1945 à l’église Saint-Bernard, dans la paroisse du même nom où ils ont vécu leur enfance. « Mon père est né au 2, rue Tamarac tandis que ma mère a grandi dans une maison au bout de la 1e rue. Ils se connaissent depuis leur adolescence et se sont fréquentés environ 18 mois avant de se marier. Mon père était quelqu’un de très recommandable, ce qui était important à l’époque quand tu voulais épouser une jeune femme », raconte M. Mercier, 4e des cinq garçons de la famille.
Du bas de la ville, la petite famille de Georges et Lorraine Mercier a déménagé en 1950 dans le quartier Saint-Marc. Leur maison sur la rue de la Victoire se trouvait alors dans un tout nouveau quartier résidentiel développé par la Ville de Shawinigan, près du cimetière Saint-Joseph.
Georges Mercier a travaillé toute sa vie professionnelle chez Alcan comme technicien de laboratoire. « Il y est entré à l’âge de vingt ans en 1940 et a pris sa retraite en 1990 après 50 ans de services. Quand il est parti, il détenait le record de longévité au Canada pour un travailleur chez Alcan », raconte avec fierté son fils André.
Fait à noter, le vénérable homme de 101 ans a débuté sa carrière dans l’ancienne aluminerie sur la rue Cascade puisque ce n’est qu’en 1945 que la nouvelle usine sur le boulevard Saint-Sacrement devait entrer en opération. « Quand il est parti, les grands patrons d’Alcan auraient voulu qu’il raconte ses souvenirs, car il a commencé à une époque que plus personne ne connaissait. »
Selon leur fils, c’est l’amitié entre Georges et Lorraine qui explique leur longévité exceptionnelle, tout autant que celle de leur vie conjugale. « C’est un couple typique de son temps. Ils n’ont pas voyagé beaucoup, sauf peut-être deux fois en Floride. Mon père est sans doute l’un des derniers témoins de la petite histoire du Shawinigan ouvrier, mais une histoire qui peut être facilement reliée à la grande de Shawinigan du temps de sa prospérité », termine André Mercier.
Longue vie à Lorraine et Georges…