Il traverse le Canada à la marche

DÉPASSEMENT. C’est un sentiment de plénitude et de fierté qui envahit Benoit Lebel aujourd’hui. Pendant plus de huit mois, soit depuis le 12 mars 2016, le Grand-Mérois a parcouru le Canada à la marche, de Terre-Neuve à Vancouver. Son défi personnel lui aura permis d’amasser plus de 10 000$ pour la Fondation Rêves d’enfants.

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Sur les 9140 kilomètres de son périple, il en aura marché 4360. Parti de Saint-Jean à Terre-Neuve, il est arrivé à Vancouver dimanche, quelques jours avant la date butoir qu’il s’était fixée. Ces quelques jours d’avance lui ont permis de rentrer au bercail en avion. C’est donc au domicile familial, dans le secteur Grand-Mère à Shawinigan, qu’il met un point final à cette aventure d’une vie.

«J’ai le sentiment du devoir accompli, je me sens différent», raconte Benoit Lebel. «Hier, je marchais dans Grand-Mère, c’est irréel de revenir après ce périple et de marcher simplement. Je suis fier de ce que j’ai accompli. C’était bizarre de revenir en avion en cinq heures alors que ça m’a pris plusieurs mois pour me rendre à l’autre bout du pays.»

Un défi de tous les jours

À travers les villes du Canada, Benoit Lebel a été hébergé gratuitement pendant tout son périple. Chaque jour, il envoyait des courriels afin de solliciter le soutien de personnes ou d’institutions hôtelières. Si la réponse a été bonne, cette alternative à la tente a été un défi quotidien. «Je prenais de une à trois heures par jour pour faire des recherches. Ça a peut-être été le plus gros défi de m’assurer que j’avais toujours quelque part où dormir», raconte le marcheur.

L’autre principal défi de sa traversée a été sur le plan physique. «Le cardio, pas de problème. C’est surtout pour les pieds, avec le poids du sac à dos. J’ai une bonne forme physique et je me suis entrainé pendant un an, à toutes les saisons, mais vers la fin, le corps avait plus de difficulté à récupérer.»

Le voyage d’une vie

Aujourd’hui, il constate à quel point il est possible d’être heureux en vivant avec moins. Pendant plus de huit mois, il n’avait qu’un sac à dos. «Certaines choses du quotidien me semblent tellement simples après ce que je viens de vivre. Ça remet les problèmes en perspective.»

Comment a-t-il su garder le cap sur son objectif? «C’était un projet que je voulais mener à terme, avec un début et une fin. Je savais que ce ne serait pas facile dès le départ, je voyais mon défi comme un travail, pas comme des vacances.»

S’il a rencontré des gens sur la route, son voyage s’est déroulé en grande partie seul. «J’ai atteint un équilibre presque parfait entre la solitude et la rencontre des gens, et j’ai besoin des deux. Je crois que c’est aussi ce qui m’a permis de me rendre jusqu’au bout.»

Il se plait à dire que cette traversée, c’était un pont dans sa vie. «Un pont, c’est quelque chose qu’on traverse. Il ne faut pas avoir peur d’aller voir ce qu’il y a de l’autre côté, ça peut transformer notre vie», confie-t-il.

Un rêve pour un enfant

Au moment d’écrire ces lignes, Benoit Lebel avait amassé 10 300$ pour la Fondation Rêves d’enfants. Il s’est fait porte-parole de la cause tout au long de la traversée en plus de visiter tous les chapitres à travers le Canada.

«J’avais une méthode passive, je ne voulais pas solliciter les gens au coin de la rue», explique-t-il. L’affiche sur son sac à dos a souvent été un prétexte aux échanges, qui lui ont insufflé une bonne dose de motivation au passage. «C’est le coût moyen pour réaliser le rêve d’un enfant», réalise-t-il fièrement.

Il est encore possible de l’encourager via le site Web de son aventure.

 

Le périple de Benoit Lebel en bref:

– Traversée de 9140 kilomètres en tout

– 4360 kilomètres parcourus à la marche

– Moyenne de 16,6 kilomètres de marche par jour

– Départ le 12 mars 2016 et arrivée le 29 novembre 2016

– Visite de tous les chapitres Rêves d’enfants au Canada