Intérêt pour une école alternative à Shawinigan

ÉDUCATION. L’initiative de la Shawiniganaise Marie-Christine Gélinas qui souhaite l’ouverture d’une école alternative dans le secteur Shawinigan-Sud fait des petits. Une séance d’information en présence de représentants du Réseau des écoles publiques alternatives du Québec a éclairé la vingtaine de curieux qui s’était déplacée la semaine dernière pour en savoir davantage sur le projet.

Jusqu’à maintenant, Mme Gélinas détient une liste d’une trentaine de parents (40 enfants), dont deux professionnels intéressés à travailler dans l’optique de l’implantation d’une école alternative de niveau primaire dans le secteur de Shawinigan-Sud. «Je suis très heureuse puisque la majorité des gens veulent embarquer dans le projet», commente la maman d’un poupon de neuf mois.

C’est d’ailleurs pour sa jeune fille que la dame a démarré les démarches pour la venue d’une telle école, secondée par un comité de neuf parents volontaires. Dans l’avant-projet qui décrit la future école, on parle de valeurs comme le respect, l’ouverture d’esprit, l’environnement, mais aussi l’alimentation et l’activité physique.

Si tout va pour le mieux dans les étapes, l’école pourrait voir le jour d’ici un an ou deux. Avant tout, on doit continuer à recueillir des noms pour arriver à un bassin d’environ 140 élèves potentiels. D’ailleurs, l’implication des parents est importante puisque, qui dit école alternative, dit aussi que les parents agissent comme co-éducateurs.

«C’est votre école, elle sera donc à votre image et transmettra ce que vous souhaitez inculquer aux élèves», mentionne le responsable des communications de la REPAQ Pierre Chénier. À savoir où s’établira cette école potentielle, on vise idéalement une bâtisse abritant une ancienne école avec des infrastructures déjà existantes.

Toutefois, le nerf de la guerre demeure l’étape des communications avec la Commission scolaire de l’Énergie qui doit fournir son appui à l’initiative. Pour Mme Gélinas, cette étape est prématurée. «J’aimerais rencontrer à nouveau les familles intéressées, puis on ira discuter avec la commission scolaire après les Fêtes.»

Pour un développement global de l’enfant

Dans la salle, les préoccupations des parents présents étaient nombreuses sur la qualité de l’éducation reçue par leurs enfants dans leur école. L’usage des technologies en classe, l’alimentation ou l’évaluation des connaissances de l’enfant ont teinté les échanges.

Si la pression de la réussite est grande dans la société, François Marton-Marceau souligne que plusieurs pays comme la Finlande, la Suisse ou la Norvège ne font aucune évaluation notée auprès des élèves avant l’âge de 12 ans. «Si un jeune de sept ans n’a pas appris à lire ou à écrire à cet âge: c’est OK. Chacun va à son rythme et il faut suivre l’enthousiasme et le mouvement naturel de l’enfant», soutient-elle.

Le couple formé par Adam Poulin et Sophie Gauthier s’est déplacé pour son fils aîné Samuel. Sentant une perte d’enthousiasme pour le milieu scolaire chez leur garçon ils ont voulu regarder les alternatives. «Il sent le cadre de l’école qui est trop rigide. En ce moment, il est toujours obligé de s’assoir et il voudrait bouger plus», résume M. Pouliot qui se dit séduit par l’idée de développer des projets autour des intérêts de l’enfant.

Connaissant un couple d’amis dont l’enfant fréquente pareil établissement, les deux parents se sont montrés ouvert au projet de Mme Gélinas qui mise sur l’ouverture d’esprit et la confiance envers le potentiel de l’enfant.

Aussi soucieuse du développement de sa fille, Sacki Carignan-Deschamps s’interrogeait sur le rythme d’apprentissage dans les classes. Ayant vécu son cours scolaire en tant qu’élève surdouée, elle sait que le temps est parfois loin quand on doit refaire encore et encore les mêmes exercices pour «suivre le groupe». D’ailleurs, la maman n’écarte pas l’idée de faire l’école à la maison, même si certaines réponses des invités du REPAQ lui ont plu.

Soulignons que le REPAQ est actif depuis 12 ans et comporte quelque 35 écoles alternatives au Québec. D’ailleurs la popularité de la formule est en croissance puisqu’on constate dans le moment 15 projets en cours de travail pour la venue d’école de ce genre en province.

Qu’est-ce qu’une école alternative?

Basée sur le principe de confiance, la formule de l’école alternative met l’enfant au cœur de l’apprentissage. On préconise une approche alliant implication de la direction, des professeurs, mais aussi celle des parents qui agissent en tant que co-éducateurs. L’enthousiasme de l’enfant pour un sujet donné lui permet d’approfondir ses connaissances sur celui-ci par le biais de projets. Les classes sont aussi constituées en formule multiâge, de sorte que les enfants apprennent la coopération. On constate aussi qu’il n’y a pas de distinction de niveau afin de respecter le rythme d’apprentissage de chaque élève.

Pour en savoir plus sur le principe d’école alternative: Réseau des écoles publiques alternatives du Québec au http://repaq.org/. Pour consultez l’avant-projet de l’école alternative de Shawinigan, rendez-vous au www.facebook.com/ecolealternativeshawinigan