La carrière de rêve de Luc Fortin
ÉDUCATION. Après avoir marqué les jeunes de l’école secondaire du Rocher au cours des 29 dernières années, le surveillant d’élèves Luc Fortin a décidé de passer le flambeau. Celui qui a désormais une salle à son nom a accepté de partager les meilleurs moments de sa carrière avec TC Media.
Le 12 juin dernier, tous les élèves et membres du personnel de l’école se sont rassemblés pour rendre un dernier hommage à Luc Fortin. «Lorsque je suis arrivé à du Rocher, la direction m’a donné carte blanche. J’y ai vraiment retrouvé le plus bel environnement de travail que quelqu’un puisse avoir. On m’a fait confiance et je me suis impliqué à plusieurs niveaux. J’ai organisé les galas sportifs, j’ai été entraîneur en volleyball, je me suis occupé des bals des finissants, etc. Mon but a toujours été de maximiser la participation des étudiants et du personnel. J’ai aimé avoir un rôle informel. Je me suis toujours considéré comme un bon deuxième», a raconté le surveillant d’élèves, dont le nom a été donné à la salle auparavant connue sous le nom 028.
Ancien agent pour la Sûreté du Québec, il n’a jamais regretté son changement de carrière. «J’ai fait mon travail avec mes tripes. J’ai tellement aimé ça, car j’avais le sentiment d’être utile. Je n’avais jamais pris vraiment conscience de l’impact que j’avais eu jusqu’à il y a un mois, lorsque plusieurs anciens sont venus me voir pour me souhaiter bonne retraite. Certains m’ont dit que j’y avais été pour beaucoup dans leur réussite scolaire. C’est là que j’ai retiré mon salaire».
Dans les bons comme les moins bons moments, les élèves ont toujours pu compter sur Luc Fortin. «Certains m’appelaient le soir pour des problèmes personnels et j’allais prendre un café avec eux. Je ne me posais pas la question à savoir si je devais y aller ou pas. Me sentir utile était une drogue. Ce n’est pas possible comment j’ai pu aimer mon travail. J’avais une réputation. Les jeunes disaient que j’avais une bedaine pédagogique. Je me suis toujours occupé de mes élèves. Sans eux, je n’aurais pu connaître la même carrière. Chaque journée était différente et je me sentais vivant», a-t-il lancé.