La Commission scolaire de l’Énergie déçue du projet de loi 86

ÉDUCATION. Le président de la Commission scolaire de l’Énergie (CSÉ) Jean-Yves Laforest a réagi concernant le projet de loi 86 sur la réorganisation et la gouvernance des commissions scolaires en exprimant sa déception.

«Est-ce que les commissions scolaires devraient investir dans le pétrole plutôt que dans la réussite des enfants? C’est une question que je me pose», lance le président Laforest.

«Je constate d’abord que le projet de loi ne propose rien de concret pour améliorer la réussite scolaire. Quelles seront les retombées de ces nouvelles mesures sur nos élèves? Ils ne sont même pas au coeur des préoccupations de cette réforme qui s’attarde davantage aux structures», indique monsieur Laforest.

«L’objectif du projet de loi 86 vise à rapprocher l’école des lieux de décision et d’assurer la présence des parents au sein de l’instance de la Commission scolaire. Or, je constate justement une incohérence flagrante dans le document. Le ministre prétend décentraliser la décision vers les écoles alors qu’il augmente plutôt son pouvoir discrétionnaire et se donne donc la possibilité de ne pas tenir compte des décisions qui seront prises par le nouveau conseil scolaire», mentionne le président.

Une proposition sans réponse

«Le ministre Blais désire également abolir les élections scolaires et propose de remplacer cette démocratie par une procédure complexe qui sera mise de l’avant si 15 % des parents le souhaitent, ajoute Jean-Yves Laforest. Qu’est-ce qui justifie cette approche? Je crois qu’il désire simplement répondre aux revendications des communautés anglophones ou des milieux ruraux où le taux de participation aux élections scolaires est plus élevé. Il s’agit donc d’une procédure facultative, partielle, discriminatoire, voire virtuelle. Dans les faits, de quelle façon les payeurs de taxe pourront-ils être représentés? Tous devront payer, mais tous ne seront pas représentés. La Fédération des commissions scolaires a proposé de tenir les élections scolaires en même temps que les élections municipales. Il y aurait une diminution des coûts et une hausse du taux de participation, mais nous n’avons obtenu aucune réponse sur la proposition.»

Le président indique que la représentativité de la diversité du territoire serait atteinte négativement. «Avec la nouvelle structure proposée, qui défendra le maintien des plus petites écoles et des différents services, notamment dans les secteurs de Mékinac et de Maskinongé? Je pense notamment au dossier de l’école Sainte-Marie de Saint-Boniface. La municipalité a récemment proposé la construction d’un nouvel édifice pour accueillir les élèves, dossier qui a reçu l’appui du conseil des commissaires de la Commission scolaire de l’Énergie. Toutefois, le projet n’a pas encore reçu l’aval du ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. En l’absence de commissaires pour revendiquer l’importance de maintenir les élèves dans leur milieu afin de favoriser leur réussite scolaire, je crains fort que le ministre exerce son nouveau pouvoir de directives et réponde bêtement aux règles administratives en transférant les élèves de Saint-Boniface dans une école située dans un rayon de 20 km. La Commission scolaire devra-t-elle, à l’avenir, investir plus dans le pétrole que la réussite éducative? Si j’étais parent d’un élève à Saint-Boniface ou à Notre-Dame-du-Mont-Carmel où les écoles primaires débordent, je serais très inquiet», conclut M. Laforest.