La Corporation du parc de la rivière Grand-Mère s’organise

COMMUNAUTÉ. Une centaine de citoyens se sont déplacés au sous-sol de l’église Saint-Paul le mercredi 20 septembre au soir afin d’assister à la rencontre d’information au sujet de la création de la Corporation du parc de la rivière Grand-Mère à Shawinigan.

«Je suis content de la réponse des gens», laissait tomber l’instigateur du mouvement, Réal Daneault, à la sortie de la rencontre.

L’objectif d’amasser 1000$ est en voie d’être atteint puisque 75 personnes se sont procuré une carte de membre le soir même, ce qui assure un montant de 750$ à l’organisation.

Les membres de l’actuel Comité de revitalisation du parc de la rivière Grand-Mère ont fait part des motivations derrière leur démarche à l’assemblée. «Nous voulons que les citoyens se réapproprient le parc», a résumé le bénévole Alain Lirette. «En formant une corporation, nous pourrons aller chercher des subventions municipales, provinciales et fédérales», a-t-il rappelé.

Le bénévole Marc Dumont a quant à lui rappelé l’historique de ce parc qu’il considère comme étant «le plus beau en Mauricie», tout en évoquant les différentes activités organisées par des bénévoles au fil du temps, que ce soit la Fête nationale, la natation, les courses de canots, le ski de fond, le patin, la raquette ou les glissades et leur remonte-pente.

Patricia Dellow, directrice générale du Centre d’entraide aux rayons de soleil, a fait un bref retour sur la corvée qui a attiré une quarantaine de bénévoles au printemps, tandis que Julie Sylvestre, éducatrice au Centre de la petite enfance le manège des tout-petits, a témoigné de l’importance du parc pour le développement des enfants.

Si l’objectif de 1000$, nécessaire pour couvrir les frais de création d’une corporation, est atteint bientôt, les instigateurs du mouvement tiendront une assemblée vers la mi-octobre. À ce moment, ils formeront un conseil d’administration composé de cinq à neuf personnes.

Les citoyens qui souhaitent se procurer une carte de membre au coût de 10$ peuvent le faire les mercredis, jeudis et vendredis après-midis, au 645, avenue de Grand-Mère, dans l’ancienne bijouterie.

Village d’Émilie: «la porte est ouverte»

Les membres du Comité de revitalisation du parc de la rivière Grand-Mère ne cachent pas leur désir d’aménager des sentiers de randonnée pédestre sur le site de l’ancien Village d’Émilie, appartenant aujourd’hui aux frères Claude et Jean Gauthier, propriétaires du IGA Famille Gauthier dans le secteur Grand-Mère.

«Je les ai approché. La porte est ouverte un peu. C’est pour ça qu’il faudrait former la corporation», s’est avancé Réal Daneault lors de la rencontre. «Il pourrait y avoir des sentiers de randonnée pédestre, mais on attend de former un comité avant de s’aventurer là-dedans.»

Toujours en attente pour le bassin

Jean-Pierre Jolivet, bénévole du Comité de revitalisation du parc de la rivière Grand-Mère, a profité de l’assemblée pour faire le point sur l’avancement des travaux de dragage et de revégétalisation du bassin.

Rappelons que le bassin est dans ce piètre état depuis le coup d’eau de 1997, alors que des pluies abondantes avaient fait en sorte que des barrages en amont s’étaient déversés vers l’étang, où se sont accumulés des sédiments qui n’ont jamais été retirés.

Le projet de dragage et de revégétalisation du bassin propose l’installation de bacs de rétention en amont, qui pourront être nettoyés tous les deux ans, en plus de retirer les sédiments du bassin.

La Ville de Shawinigan a déjà débloqué un montant de 333 000$ pour le dragage et la revégétalisation du bassin du parc de la rivière Grand-Mère, mais elle ne peut débuter les travaux avant de recevoir le certificat d’autorisation du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC).

Les travaux pourraient être effectués cet automne si la Ville recevait son certificat d’autorisation avant la fin septembre.

Quel est le rôle de la Ville?

La citoyenne Suzanne Pépin n’est pas contre le projet de corporation, mais elle croit qu’il revient davantage à la Ville de Shawinigan d’animer le parc.

«Je me questionne à savoir ce que la Ville fait pour le parc de la rivière Grand-Mère. Pour avoir travaillé dans le secteur Shawinigan, je vois qu’ils investissent beaucoup dans les parcs, qu’ils sont très bien entretenus. Ici, il faut toujours se battre. Je ne trouve pas ça normal que nous n’ayons pas cette partie de la tarte. Nous payons des taxes aussi, je ne veux pas plus, mais je voudrais que ce soit équitable», déplore-t-elle.

Questionnée sur ce point, la conseillère municipale du district de la rivière Nancy Déziel estime que la Ville de Shawinigan remplit son mandat en ce qui concerne le parc de la rivière Grand-Mère.

«Pour la Ville ce parc en est un d’observation et de nature.» C’est ce qui explique, par exemple, que les nouveaux parcs de planche à roulettes s’en iront du côté des parcs Frank-Gauthier, dans le secteur de Grand-Mère, et Antoine-St-Onge, dans le quartier St-Marc. Ces deux parcs possèdent également d’autres installations avec la même vocation, comme des piscines. Elle rappelle également qu’ailleurs à Shawinigan, des activités comme le ski de fond sont assurées par des organismes à but non lucratif.

La Corporation du parc de la rivière Grand-Mère se voudrait ainsi un complément à la Ville de Shawinigan. Les bénévoles disposeraient de plus de moyens pour organiser leurs activités et événements. La Ville de Shawinigan demeurera toujours propriétaire du parc, en plus de veiller à son entretien.