La fin du péage sur le pont Mékinac?

Mandatée pour administrer le pont Mékinac traversant la rivière Saint-Maurice à la hauteur de Trois-Rives, la Corporation de développement durable de Mékinac (CDDM) fermera pour une période indéterminée le poste d’accueil à compter du 25 octobre.

Cette décision signifie concrètement que le tarif de 12$ pour l’aller et le retour ne sera plus exigé à compter de cette date. Déjà, les automobilistes ont pu remarquer que le personnel pour opérer la barrière était moins présent puisque depuis le 6 septembre, le poste d’accueil n’est ouvert que de 6h à 22h alors qu’il l’était 24 heures sur 24 auparavant. Cet horaire se poursuivra jusqu’au 25 octobre.

L’affaire ne fait évidemment pas le bonheur des quatre employés syndiqués – la première convention a été signée en juillet dernier – qui auraient apprécié que leur employeur informe plus adéquatement les utilisateurs de ce nouvel horaire. «Qu’est-ce qui va arriver aux gens qui ont pris une carte saisonnière? Est-ce qu’ils vont être remboursés?», s’interroge Carmen Gauthier, porte-parole du syndicat.

De son côté, Claude Beaulieu, secrétaire-trésorier de la CDDM, mentionne que cette décision est directement reliée à la crise forestière. «Les gens de l’industrie nous ont avisé qu’il n’y aura plus de transport du bois jusqu’au minimum 31 décembre. Ces transporteurs représentent les deux tiers de nos revenus sur une base annuelle. Ça ne nous a pas pris de temps à comprendre que nous ne pouvions continuer avec le même horaire», explique M. Beaulieu, également directeur général de la MRC de Mékinac.

En fait, si ce n’était de la saison de chasse qui contribue à augmenter le nombre d’utilisateurs au début de l’automne, la CDDM aurait mis fin au péage dès le mois de septembre. «En décembre 2008, les compagnies forestières nous avaient avisée qu’elles cesseraient le transport du bois durant un mois. On a maintenu notre horaire de 24 heures sur 24 mais l’arrêt s’est finalement prolongé jusqu’à la mi-février. Les particuliers qui utilisent le pont durant l’hiver sont très peu nombreux. On payait des employés à ne rien faire. On ne désire pas revivre cette situation cette année.»

Claude Beaulieu réfute l’allégation du syndicat selon laquelle la CDDM voudrait se départir du pont. «Faux!», rétorque-t-il. Quant au retour en poste des employés, le secrétaire-trésorier ne peut avancer de date. «Tout va déprendre si l’industrie se relève rapidement ou non», souligne-t-il, ajoutant que des contacts seraient entrepris au cours du mois de décembre afin de connaître leurs intentions quant à la reprise du transport du bois.