La grande famille de J’ai mon appart’ chez elle
SHAWINIGAN. Le premier constat que nous pouvons faire en allant rencontrer les 11 résidents de J’ai mon appart’, eux et leurs proches forment déjà une belle grande famille.
C’est fait, après quatre années de travail pour ce projet de onze appartements supervisés pour des personnes vivant avec une déficience intellectuelle (DI) où un trouble du spectre de l’autisme (TSA), l’immeuble de J’ai mon appart’ a officiellement été inaugurée jeudi matin.
L’émotion était palpable autant pour les nouveaux locataires, pour les parents, et pour le conseil d’administration mené par la présidente Michèle Lafontaine.
« Bienvenue chez nous! », lance Alexis Pronovost aux gens présents dans la grande salle commune du rez-de-chaussée.
Pour Michèle Lafontaine, deux mots lui revenaient, fierté et gratitude. Et elle lance ce message aux résidents: « Immense gratitude envers ces 11 adultes qui ont été notre source d’inspiration et qui ont guidé notre conseil d’administration dans nos prises de décisions. Vous méritez des conditions de vie qui sont à la hauteur de vos capacités et de vos aspirations! Vos parents vous ont donné des racines, mais J’ai mon appart’ va vous donner des ailes! »
Certains des 11 locataires sont déjà dans leur appart’ depuis un certain temps, et d’autres vivront prochainement leur première nuit.
C’est Simon qui a été le tout premier à intégrer son nouveau logement le 2 mai dernier. « J’étais le premier et j’étais prêt au boutte! Ma mère m’a tout appris pour faire la cuisine, passer la balayeuse… Je me suis fait cuire des saucisses avec du riz pour mon premier repas ici. C’est tranquille en mautadine et il n’y a pas de chicane parce qu’on n’est pas 4-5 dans le même logement. Je suis vraiment content et j’avais hâte. Ma mère était plus nerveuse que moi! »
Isabelle Baril a suivi Simon le lendemain pour intégrer son appartement. « J’aime ça. Je restais dans une résidence pour personnes âgées. Là j’ai une belle vue de ma chambre et je peux regarder dehors. J’ai eu une visite de mon père. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi beau. C’est une nouvelle vie. »
Marie-Christine Morand s’est gâtée pour son premier repas quand elle a emménagé le 8 mai dernier. « Ça se passe très bien. J’étais contente de voir la gang. J’ai invité mon amie de fille Ginette pour manger chez nous la première fois et j’ai fait de la poutine. J’ai fait mes frites dans ma friteuse! »
« J’avais hâte, confie l’ambassadeur Félix Lapointe. Ça se passe très bien. On se respecte tous ensemble. Je me suis gâté pour mon premier repas quand je suis entré samedi passé, je me suis commandé du Fusée. »
La députée Marie-Louise Tardif a déployé des efforts afin de raccourcir les délais administratifs et le gouvernement a aussi injecté 1,3 M$ pour le projet. « Aujourd’hui c’est la fête! On le voit avec le sourire de tout le monde. C’est la consécration après 4 ans de travail pour les membres du conseil d’administration qui n’ont jamais baissé les bras. »
Le maire Michel Angers a exprimé toute la fierté d’avoir pu contribuer au projet avec l’achat du terrain par la municipalité. « Chers parents, ce n’est pas une délivrance pour vous, mais un accomplissement. J’ai eu le meilleur et le pire dans ma carrière cette semaine. Le pire ça été le rapport sur les CHSLD et les 44 décès de la résidence, et avec J’ai mon appart’, c’est le meilleur avec une renaissance avec les 11 adultes qui vont voler de leurs propres ailes. C’est déjà une belle grande famille, et un bon samedi soir, je vais aller les voir pour manger avec eux en se payant une bonne pizza! »
La construction de l’immeuble de J’ai mon appart’, réalisée dans le cadre du programme Accès-Logis de la Société d’habitation du Québec a commandé un investissement total de 3,6 M$ et n’a occasionné aucun dépassement de coût.
L’expertise et les connaissances acquises dans la réalisation de J’ai mon appart’ à Shawinigan pourront également servir à d’autres organisations puisque toute la démarche a été documentée par la Chaire Autodétermination et Handicap de l’UQTR. Les besoins en habitation pour les adultes en situation de handicap sont importants et peu d’appartements supervisés existent présentement au Québec.