«La ministre des régions devrait s’assoir avec ses régions» -Philippe Nadeau

CONTROVERSE. Le directeur général du Réseau national des pôles régionaux d’innovation (RNPRI) Philippe Nadeau, s’explique bien mal la sortie de la ministre déléguée au Développement économique régional Marie-Ève Proulx mardi qui a qualifié le lac-à-l’épaule prévu les 7 et 8 février de «party».

«Les Québécois s’attendent que leur argent serve à financer le développement économique, pas des partys», a mentionné la ministre Proulx mardi.

«Ça m’a fait bondir quand j’ai entendu ça, affirme Philippe Nadeau. On avait trois jours de travail intense. C’était loin de la distribution de champagne dans des bains à remous!»

Jeudi matin, le RNPRI a publié un document faisant état des coûts et du programme du lac-à-l’épaule qui était prévu à l’Auberge du lac-à-l’eau-claire de St-Alexis-des-Monts. Ce n’est pas un montant de 70 000$ pour moins de 24 heures comme le texte de la Presse faisait référence au départ, mais bien 35 000$ avec les taxes pour deux journées complètes.

En annulant le lac-à-l’épaule, le RNPRI devra tout de même débourser la somme de 35 000$ avec taxes prévue.

«Je ne sais pas où la ministre Proulx a pris sa facture de 70 000$, mais j’aimerais bien qu’elle la sorte, ajoute M. Nadeau. Je ne sais pas d’où sort le délai de 24 heures pour le lac-à-l’épaule. Le ministère du Développement économique régional avait le programme, les ministres avaient été invités. Ç’a toujours été une réunion d’une centaine de personnes sur trois jours au coût de 31 000$ (avant taxes). Le fait de l’annuler, ça va coûter 31 000$ au gouvernement.»

Quand la nouvelle est sortie le 21 janvier dernier dans la Presse, M. Nadeau a  communiqué avec la ministre Proulx par courriel en demandant une rencontre et en ajoutant que les coûts avancés n’étaient pas réels et que le gouvernement devra tout de même payer les frais à l’auberge si la réunion est annulée. «On a tenté par différents moyens de lui parler. Une rencontre planifiée par son cabinet devait avoir lieu le 11 février. J’étais silencieux lors des derniers jours parce que je m’étais engagé à ne pas sortir dans les médias tant que nous nous ne serions pas parlés pour qu’elle puisse elle-même rectifier les faits. La réunion du 11 février a été annulée sans explication et sans planifier une autre date. Suite à sa sortie de mardi, il était temps de rectifier la vérité», précise M. Nadeau.

Le directeur général affirme être conscient que le gouvernement a changé, et il est prêt à s’assoir afin de revoir la stratégie du RNPRI afin qu’elle concorde avec les valeurs de la CAQ. «On est conscient que la vision a évolué et on est prêt à évoluer avec le nouveau gouvernement. Ce n’est pas un projet d’une commande pré-électorale du Parti libéral comme l’a laissé entendre la ministre Proulx, le RNPRI est né d’un cri des régions au début de 2017. Ce sont les régions qui ont levé la main et qui voulaient des mesures pour contrer l’exode des jeunes vers les grands centres. Je crois que le gouvernement n’a pas compris qu’il y avait une nouvelle force qui s’était dressée au Québec, et ce sont les régions du Québec.»

M. Nadeau ajoute que mercredi, la France a lancé 56 pôles régionaux partout au pays qui était calqué sur le modèle du RNPRI.

«Pour la suite des choses, on maintient notre intention de vouloir discuter avec la ministre. Mais là elle est en train de faire des plans avec Dieu sait qui derrière les portes closes. Il ne s’agit pas que de Shawinigan, ce sont toutes les régions qui se sentent bousculées par la ministre. La ministre des régions devrait s’assoir avec ses régions. Le lac-à-l’épaule était une bonne occasion de le faire», ajoute M. Nadeau.