Tourisme: la pénurie de main-d’œuvre se fait sentir

TOURISME. La saison touristique tourne rondement en Mauricie mais la situation pourrait être encore meilleure soutient Joany Dufresne, directrice communication et marketing à Tourisme Mauricie.

«Ce qui fait le plus mal cet été, ce n’est pas la Covid, c’est le manque de main-d’œuvre», souligne-t-elle. «Il y a des hôtels qui doivent réduire le nombre de chambres disponibles. Des restaurants qui restreignent leurs heures d’ouverture. C’est le gros enjeu qu’on voit cette année.»

Malgré cela,  Joany Dufresne n’hésite pas à qualifier la présente saison touristique d’excellente. «Les chiffres qu’on reçoit de nos membres sont similaires à 2019 qui avait été une année record. Dans le lot, il y a des secteurs qui se démarquent particulièrement comme tout ce qui touche le plein air. Les Québécois ont pris goût de s’évader dans la nature l’an dernier et ça continue cette année», souligne la porte-parole de Tourisme Mauricie en citant la popularité des campings et pourvoiries de la région.

Le coup avait été prévu indique-t-elle puisque la stratégie promotionnelle de Tourisme Mauricie pour attirer les touristes était de mettre l’accent sur les villes. «L’objectif, c’était de dire aux gens venez faire un tour en Mauricie. Allez passer la journée au parc de la rivière Batiscan et revenez à Trois-Rivières ou Shawinigan pour profiter des restaurants et dormir», explique Joany Dufresne.

Elle note également que le retour des événements, spectacles et festivals, dans des formats réduits bien entendu, a aussi donné un coup de main aux hôteliers. «Quand l’Amphithéâtre Cogéco a annoncé la venue de Charlotte Cardin à Trois-Rivières, ça n’a pris grand temps et toutes les chambres en ville étaient réservées. Cela a fait du bien aux villes qu’on puisse de nouveau se rassembler autour des spectacles, de la musique et de la culture.»

Des inquiétudes pour l’automne

Directrice générale de Tourisme Mauricie, Valérie Lalbin partage la même perception de la présente saison touristique tout en relativisant le portrait.  «Depuis la mi-juillet, c’est complet dans les hôtels mais il faut dire que la saison a commencé plus tard. Il n’y a pas de touristes européens et les Québécois n’ont pas habitude de prendre leurs vacances en mai ou en juin, pas plus qu’en septembre ou en octobre. Donc, oui c’est un bel été mais plus court qu’à l’habitude.»

Dans ses échanges avec les intervenants touristiques shawiniganais, Valérie Lalbin note une certaine inquiétude quant à l’arrivée de l’automne.  «Actuellement, c’est très calme au niveau des réservations. La clientèle automnale dans la région, c’est beaucoup les touristes européens et des autobus nolisés comme on sait, il n’y en a pas.»

La directrice générale de Tourisme Shawinigan constate également que les attraits plein air ont le vent dans les voiles encore cette année. «C’est certain que le parc national dans la tendance actuelle, c’est un terrain de jeu hallucinant. Le Parc de l’Île-Melville, c’est la même chose.»

Autre signe que les touristes sont au rendez-vous, le bureau d’accueil de Tourisme Shawinigan a enregistré 40% plus de demandes d’information que l’année dernière. Tout comme Joany Dufresne, Valérie Lalbin souligne que la pénurie de main-d’œuvre a freiné un peu l’élan touristique cet été. «C’est généralisé. Ironiquement, le gouvernement vient d’annoncer la fin de la PCRE (prestation canadienne de la relance économique) pour l’automne et les entreprises recommencent à recevoir des CV mais on s’entend que c’est inutile. C’est cet été qu’on avait besoin de main-d’œuvre, pas cet automne», termine-t-elle.

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