La punaise de lit s’attaque à Shawinigan
Présente dans les grands centres depuis plusieurs années, la punaise de lit prend d’assaut la Mauricie. Son existence avait été notée à Trois-Rivières, mais voilà que des exterminateurs confirment sa venue à Shawinigan.
«Il n’y a plus de frontières pour la punaise de lit. Il y a eu une très forte propagation dans les grandes villes et peu à peu, c’est tout le Québec qui s’infecte. Comme la population est moins nombreuses à Shawinigan qu’à Montréal, nous en entendons beaucoup moins parler mais effectivement, nous avons dû y traiter plusieurs maisons et appartements», explique Dominic Jalbert, vice-président de l’Association Québécoise de la gestion parasitaire du Québec et directeur des opérations chez BB Extermination.
Bien souvent, ce sont les milieux défavorisés qui doivent composer avec le problème.
«Souvent, les gens pensent qu’en jetant leur vieux matelas infesté, le problème va se régler. Quelqu’un moins nantie passe par là et aperçoit le matelas en bon état, sur le bord de la rue. La personne l’amène chez elle et contamine son loyer. Elle se débarrasse à son tour du matelas et la roue tourne», explique-t-il.
Pour éviter les épidémies, il vaut mieux faire traiter son appartement que se départir de ses meubles. De toute façon, le traitement sera moins coûteux qu’un nouveau mobilier.
«Et pour enrayer le problème, il vaut mieux faire appel à un spécialiste. Les produits en vente libre sont beaucoup moins efficaces. Si tu envois le produit directement sur l’insecte, tu vas le tuer. Mais toutes celles qui se cachent dans les matelas ou les traînes de murs demeurent vivantes. Le produit a un effet répulsif. Finalement, tu chasses ton problème dans l’appartement du voisin.»
Conscience collective
Selon les chiffres avancés par l’Association, une punaise de lit pond généralement un ou deux œufs par jours. Dans des conditions optimales d’humidité, la ponte peut grimper jusqu’à cinq.
«Ce qui fait qu’on peut multiplier jusqu’à 500 œufs par mois. À ce moment, tu deviens infesté quelque chose de solide. Depuis 2007, il y a une recrudescence très forte. Au début des années 2000, on criait déjà alerte mais le gouvernement nous accusait de vouloir alarmer la population pour faire un coup d’argent. Aujourd’hui, nous sommes pris avec une épidémie», déplore-t-il.
De plus en plus, les gens sont sensibles au problème et délaissent les vieux matelas abandonnés en bordure des routes.