La rivière comme outil de développement économique

POLITIQUE. La candidate à la mairie de Shawinigan Judeline Corriveau réagit à l’annonce d’un investissement privé de 38M$, hier, visant la construction de condos de luxe et de halte routière aux abord de la rivière Saint-Maurice. Elle souhaiterait que la Ville se serve davantage de la rivière comme outil de développement économique et touristique, notamment en revalorisant les Chutes.

Elle estime que le maire sortant, Michel Angers, avec cette annonce, «oublie une fois de plus la classe moyenne et les moins bien nantis de sa propre ville».

Tel que présenté, le projet pourrait notamment attirer une clientèle aisée. «Comme l’écrit si bien Myriam Lortie dans L’Hebdo du St-Maurice: "Les promoteurs et le maire expliquent l’intérêt de ce type d’habitations de luxe par le retour des baby-boomers avec une bonne situation financière dans leur région natale". Encore une fois, un accès privilégié à la rivière visant pour les mieux nantis, à l’instar de projet de marina dans le secteur Grand-Mère», réagit Mme Corriveau par voie de communiqué.

«La clientèle cible viendra ou reviendra en région après avoir fait carrière ailleurs. Parce que ce n’est définitivement pas un travail à la halte-routière projetée, qui n’offrira que des emplois peu payants de commis de station-service et en restauration rapide, qui permettra aux citoyens actuels de Shawinigan de se payer un des condos voisins!», poursuit Mme Corriveau. «Encore une fois, l’accès à l’eau et le milieu riverain va au plus offrant, tandis qu’uniquement des emplois précaires ne reviennent aux Shawiniganais.»

Mme Corriveau estime qu’il existe pourtant, à Shawinigan, des opportunités d’utiliser les ressources pour dynamiser l’économie «sans avoir à y investir massivement les deniers des citoyens».

Les Chutes comme produit d’appel

Judeline Corriveau aspire à utiliser la rivière comme outil de développement économique, en donnant davantage accès à l’eau aux citoyens, à l’image de la promenade St-Maurice, qui, selon elle, attire des opportunités d’affaires bien qu’elle estime que l’administration actuelle ait laissé l’endroit se dégrader.

Elle souhaite proposer des solutions qui plaira à l’ensemble des citoyens.

«Mais comment décupler ce pouvoir attractif qu’a le milieu riverain et la rivière? Premièrement, en corrigeant une situation qui brime le potentiel touristique de la ville depuis plus de 100 ans. Véritable pilier de développement initial de la ville, l’"harnachement" des chutes Shawinigan a permis le développement industriel au début du XXe siècle. À cette époque, l’industrialisation primait et les soucis de nature environnementales étaient beaucoup moindres qu’aujourd’hui, pour ne pas dire inexistants. Par contre, la situation a bien changé depuis: la beauté fait vendre et la valeur économique des paysages est désormais reconnue.

Conséquemment, je pose donc cette question toute simple: pourquoi, en 2017, n’y a-t-il toujours pas de débit esthétique sur les chutes Shawinigan?

Avec leur 42 mètres de hauteur, elles ont longtemps été qualifiées de "Niagara de l’est" avant leur harnachement et attiraient de visiteurs de partout. Aujourd’hui, elles ne représentent qu’un attrait touristique de niveau local et régional, et ce, uniquement quelques semaines par années en fonction des caprices de dame nature. Rien pour attirer les hordes de visiteurs ou vendre à l’international comme destination phare du Québec.

Mais imaginez seulement si la ville de Shawinigan obtient d’Hydro-Québec le maintien d’un débit esthétique sur les chutes Shawinigan, du printemps à l’automne, disons de 9h à 21h!», poursuit Corriveau.

«Instantanément, Shawinigan possède un produit d’appel touristique de très haut niveau. Et il devient alors possible d’utiliser en tout temps cet atout touristique pour vendre Shawinigan comme destination, pas uniquement pendant une période limitée du printemps.

Les infrastructures permettant les visites sont déjà en place au parc de l’Ile Melville : il ne manque que les visiteurs. Et en cette période de surproduction d’électricité, Hydro-Québec à peu d’arguments pour ne pas laisser couler quelques mètres cubes d’eau de chaque côté de chutes Shawinigan. Une entente à cet effet avec la société d’état semble tout à fait possible.

Quel serait donc le coût total pour retrouver un produit d’appel d’offre touristique de niveau national, voire même international, à Shawinigan? Une campagne de promotion bien orchestrée, c’est tout! Les infrastructures sont déjà en place et une telle entente pourrait être négociée avec Hydro-Québec sans occasionner de frais significatifs pour la vile.

Redonnons aux Shawiniganais la cataracte de Shawinigan et le trou du diable originaux! Redynamisons notre économie en permettant à la rivière de retrouver sa vraie nature. Portons avec fierté notre passé et notre histoire industrielle, mais tournons-nous vers un avenir plus vert, axé sur le développement récréotouristique que notre situation géographique privilégiée nous offre.

Utilisons les avantages intrinsèques de Shawinigan pour assurer le développement de la ville. Et faisons-le au profit des Shawiniganais, et non pas à leur frais!», conclut Mme Corriveau.