La Ville de Shawinigan en désaccord avec les conclusions d’un rapport
MUNICIPALITÉ. Blâmée par la Direction des enquêtes et des poursuites en intégrité municipale (DEPIM) pour la caution consentie à la SDS (Société de développement de Shawinigan) pour l’achat en 2013 de l’usine de peinture Laurentide, dans le secteur Shawinigan-Sud, la Ville de Shawinigan se dit en désaccord avec les conclusions du rapport tout en s’engageant à respecter les recommandations qui y sont émises.
Flanqué lors d’un point de presse du directeur général Yves Vincent et du directeur du Service de développement économique, Luc Arvisais, le maire Michel Angers a réagi à la publication du rapport en déclarant que le conseil municipal « avait la conviction d’avoir agi de bonne foi et en respect de la loi » dans ce dossier.
Citant l’article 6.1 de la Loi sur les immeubles industriels municipaux (LIIM) qui permet à une Ville « de porter caution à un organisme sans but lucratif afin de favoriser l’exploitation d’un bâtiment industriel locatif », le maire a rappelé que c’est exactement le cas de la présente situation. « La transaction de l’immeuble n’était pas l’objectif recherché par la SDS. On était là pour favoriser l’exploitation d’un bâtiment industriel », a-t-il précisé.
Michel Angers était satisfait toutefois que la DEPIM rapporte que les contribuables shawiniganais n’ont pas perdu un sous dans cette transaction. Rappelons que la SDS avait acquis en 2013 pour 2 millions$ l’immeuble occupé par Peinture Laurentide pour ensuite lui relouer pour le même montant, plus un loyer additionnel pour compenser les taxes municipales et autres frais afférents. En juin 2021, Laurentide rachetait le bâtiment pour un peu plus d’un million$, ce qui représentait la balance du prêt contracté par la SDS peut-on lire dans le rapport.
« On a consolidé une centaine d’emplois et on a créé 150 autres avec l’arrivée d’une nouvelle usine. Les Shawiniganais ont été gagnant dans cette transaction », a plaidé Michel Angers en faisant référence à l’ancienne usine Bandag sur le boulevard Royal où Peinture Laurentide exploite un second plan de production depuis quelques années.
À propos des recommandations contenues dans le rapport par le DEPIM, notamment celle de mettre en place un mécanisme d’accès à l’information, le maire a souligné n’avoir aucun problème à s’y conformer puisque le conseil municipal a déjà adopté un plan d’action en juin 2021 pour répondre à d’autres recommandations émises par la Commission municipale du Québec à la suite d’un audit de performance destiné à évaluer la qualité de gouvernance de la Ville. « Faudrait peut être qu’ils se jasent un peu », a ironisé Michel Angers à propos du DEPIM et de la CMQ.
Il a toutefois rejeté l’idée de rendre publiques les ententes entre la SDS et ses partenaires d’affaires. « Ce sont deux entités privées. C’est comme les ententes entre Investissement Québec qui ne peuvent être rendues publiques. »
Le maire Angers s’est dit surpris par ailleurs que les conclusions du rapport de la DEPIM à propos de l’interprétation de l’article 6.1 ne correspondent pas à la teneur des échanges préalables que les enquêteurs ont eu avec le directeur général de la Ville. Une version corroborée par Yves Vincent qui a souligné que les deux enquêteurs qu’il avait rencontrés lui avaient verbalement parlé des conclusions contenues dans le rapport, mais qu’ultimement, « ce sont eux qui tenaient le stylo. »