«L’abolition de la CRÉ aurait un impact majeur»
POLITIQUE. Le président de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Mauricie, Gérard Bruneau, est catégorique: «L’abolition de la CRÉ aurait un impact majeur en Mauricie».
«On a bâti des relations avec les organismes depuis la mise sur pied des CRÉ. Ça s’est construit en travail d’équipe avec les CLD, les SADC, les ministères, les élus, les préfets. On gère des programmes que les ministères ont descendus au niveau de la CRÉ. Sans la CRÉ, ce sera difficile de maintenir une concertation entre les organismes. L’abolition des CRÉ pourrait entraîner des difficultés de financement et de concertation pour les organismes de la région», affirme-t-il.
Selon une source bien au fait du dossier qui a communiqué avec TC Media, le projet de loi du gouvernement Couillard éliminerait cette structure administrative pour la remplacer par une autre, dont les pouvoirs seront relativement semblables: une table régionale des préfets.
Cette nouvelle table serait composée des MRC de la région, de sorte que les préfets de chacune des MRC auraient leur droit de vote.
«La MRC a ses limites. Quand on parle de projets plus régionaux, ça dépasse les frontières des MRC», indique M. Bruneau.
Cette mesure d’abolition des Conférences régionales des élus du Québec découle du nouveau pacte fiscal proposé par le gouvernement du Québec aux municipalités de la province et qui sera présenté au cours des prochaines heures.
«C’est 300M$ qu’on retire aux municipalités avec ce cadre fiscal. Ce montant est entre autres composé des conséquences financières reliées à l’abolition des CRÉ et des CLD. Normalement, les CRÉ fonctionnent avec un budget de 72M$. Dans ce pacte fiscal, le budget de fonctionnement d’une instance régionale comme la CRÉ est réduit à 32M$, soit une ponction de 40M$», souligne Gérard Bruneau.
«Si le gouvernement souhaite implanter une nouvelle instance, il faudra néanmoins qu’il la soutienne financièrement», conclut-il.
Le Réseau des conférences régionales des élus a émis un communiqué officiel, en début d’après-midi: «Au net, le pacte fiscal transitoire proposé affaiblit les régions. L’opération aura permis de masquer le retour des argents dans les coffres centralisés de l’État, en échange de la partie congrue des budgets, diluée entre une centaine de municipalités régionales de comté (MRC). Ce supplément d’argent versé aux MRC ne sera nullement à la hauteur des responsabilités additionnelles qui y sont rattachées. Cette disproportion va à l’encontre du discours du ministre Moreau et des demandes du monde municipal. Comment arriver à rencontrer ces nouvelles obligations sans en imputer la charge aux citoyens? Encore une fois, après les réformes Ryan et Trudel, le gouvernement fera porter le chapeau des augmentations de taxes, ou de la réduction des services, à un autre palier», lance le Réseau des conférences régionales des élus.