Lac-à-la-Pêche: les études et analyses suivent leur cours
ENVIRONNEMENT. Le maire de Shawinigan réfute les allégations selon lesquelles il négocierait avec la Santé publique pour faire lever l’avis d’ébullition, tout comme celle qu’il empêcherait la divulgation de documents entourant tout le dossier de l’eau potable.
Pour la première fois depuis le 22 décembre, Michel Angers tenait un point de presse pour faire le point sur ce dossier chaud. « Avant de commenter sur la place publique, on a besoin de réponses », a répondu le maire à ceux qui lui reprochaient son silence. Néanmoins, il a pris l’engagement d’informer la population plus régulièrement sur l’état d’avancement des travaux visant à remettre en fonction la Station de traitement de l’eau du Lac-à-la-Pêche (STELP).
C’est le directeur général Yves Vincent qui a énuméré la liste des actions entreprises par la Ville et force est de constater à la lumière de celles-ci que le processus suit toujours cours et aucune piste de solution ne peut être avancée pour le moment. « C’est une problématique complexe qui va requérir une solution complexe aussi », a-t-il candidement expliqué.
Consultation des concepteurs et les constructeurs de la Station; modification du processus de traitement de l’eau, du lavage des membranes; consultation auprès d’autres municipalités du Québec qui vivent une situation similaire à celle de Shawinigan; rencontres avec le ministère de l’Environnement afin de trouver des pistes de solution; remise en service du poste de chloration. Les actions ont été nombreuses, mais « on est toujours en recherche de solutions durables et pérennes », admet Me Yves Vincent, sans donner de date pour une éventuelle sortie de crise.
Pas d’interférence politique
C’est lundi prochain (24 janvier) que la Santé publique doit décider si les 30 000 Shawinigan qui font bouillir leur eau depuis maintenant près de sept semaines devront continuer à le faire ou non. Si le directeur général a laissé entendre que la levée de cet avis n’était pas pour demain, le maire Angers a préféré jouer de prudence de son côté tout en faisant une mise au point.
« Il y a des gens qui laissent entendre que je négociais avec la Santé publique. Il n’y a aucune pression de ce genre. C’est une discussion entre les professionnels de la Ville et ceux de la Santé publique. On va suivre leur recommandation quel qu’elle soit, rubis sur l’ongle. On n’est pas le gouvernement qui décide d’ouvrir ou de fermer des écoles », a-t-il déclaré.
Les allégations d’ingérence du conseil municipal pour empêcher la divulgation d’études sur le projet d’eau potable ont aussi fait bondir le maire. « Il est hors de question qu’on fasse une quelconque intervention politique dans un processus administratif, s’est-il défendu. C’est le service de greffe qui a la responsabilité de faire appliquer la loi sur l’accès à l’information. Il est objectif, neutre, indépendant et impartial. Les citoyens comme les journalistes sont égaux face à la loi. »
Michel Angers a réitéré que la décision en 2012 de continuer à puiser l’eau potable dans les deux sources de la Ville, soit le lac à la Pêche et le lac des Piles, demeurait la bonne aujourd’hui. « Le projet de la rivière Saint-Maurice était à 120 millions$. C’est une économie de 60 millions$ qu’on a réalisée en gardant nos deux sources. Je crois toujours que la démarche et le choix du conseil de l’époque étaient les bons, autant au niveau économique que de la qualité de l’eau », a mentionné le maire qui en était alors à son premier mandat à la tête de la Ville.
La Ville de Shawinigan travaille avec des experts du Québec et ailleurs dans le monde pour trouver une solution et dès que leurs conclusions seront connues, elles seront communiquées à la population a promis Michel Angers. « On travaille avec les meilleurs experts qui regardent comment on pourrait récupérer les eaux d’évacuation de l’usine, comme celles qui ont été rejetées dans le ruisseau Perchaude, et comment régler le problème de colmatage des membranes. Ce sont les deux éléments qu’on doit corriger et l’objectif qu’on poursuit », a poursuivi Michel Angers.
À propos de l’aide financière demandée par des citoyens qui s’approvisionnent en eau de source depuis près de deux mois, le maire n’a rien exclu. « Nous en discutons au conseil. On regarde toutes les options pour réduire les impacts. Nous sommes très sensibles à la situation que vivent ces gens. »