L’album Vénus, la renaissance de «Pi-é»

MUSIQUE. Le Shawiniganais Pier-Alexandre Auger-Matteau ne s’en cache pas, les dernières années ont été difficiles. À 25 ans, après avoir touché le fond, il ressort plus fort avec Vénus, un album pop urbain qui, un mois après sa sortie, a déjà été écouté plus de 30 000 fois en ligne.

«C’est le premier de mes albums que je considère professionnel», explique l’auteur-compositeur-interprète indépendant. «Ça raconte une histoire d’amour de notre époque, toxique et passionnelle. Il y a beaucoup d’introspection dans chacune des chansons», explique-t-il.

Après une pause de quelques années, «Pi-é» renoue avec ses fans. Son retour mousse d’ailleurs les morceaux de ses albums précédents… dont certains ont été vus plus de 800 000 fois sur différentes plateformes!

«Tous les jours des gens m’écrivent pour me dire qu’ils se reconnaissent dans mes chansons. C’est le plus beau compliment qu’on peut me faire. J’essaie d’être moi sans filtre.»

Toucher le fond

Ses deux premiers albums ont connu un succès exaltant. «Ça a généré beaucoup de profits, de sorte que j’ai pu économiser un bon montant. Je me suis acheté un bar», raconte-t-il.

Avec du recul, c’était beaucoup d’argent pour celui qui sortait à peine de l’adolescence… Trop même. «J’étais beaucoup trop jeune, trop tête brûlée. J’avais acheté ce bar à la gloire de mon égo. Je faisais plus la fête que je m’en occupais. Le projet a été un échec, j’ai perdu beaucoup», explique-t-il.

«L’univers des bars en est un où l’alcool et la drogue deviennent quelque chose de normal et d’accepté», résume-t-il. Alcool, drogues dures, drogues douces… «J’avais un mal de vivre et c’était un échappatoire.»

Pour se sortir de ce sombre chapitre, il a entrepris une thérapie. «Je voulais mourir à ce moment-là de ma vie, mais je me suis dit que j’allais faire un projet avant, qui a été Vénus. Ça m’a rappelé ce que j’aimais faire dans la vie. Ça m’a donné une raison d’avancer.»

Tourner la page

Rassurez-vous, l’artiste va beaucoup mieux aujourd’hui.

«Le prochain album va être vraiment différent!», précise-t-il en riant. «Je veux recommencer à faire des chansons plus party, moins dans la crise existentielle. Ce sera zéro triste. J’ai craché toute la colère et la peine que j’avais. J’ai le goût de recommencer à vivre et à respirer», avance celui qui a déjà commencé à plancher sur ce nouveau projet qui pourrait voir le jour dès cet automne. Plus question de laisser son public en plan pendant plusieurs années.

Fort sentiment d’appartenance à Shawinigan

Même s’il habite maintenant à Montréal dans le but de faire avancer sa carrière musicale, le Shawiniganais demeure très attaché à sa région natale.

D’ailleurs, le vidéoclip de sa chanson Introspection a été tourné à Shawinigan. «On y voit les rues dans lesquelles j’ai grandi dans le bas de la ville», explique-t-il. Un autre de ses vidéoclips a été tourné au Motel Coconut à Trois-Rivières.

L’artiste aimerait éventuellement partager les leçons qu’il a tirées à travers des conférences dans les écoles qui porteraient sur la persévérance et la toxicomanie.