L’Atelier d’usinage Tifo vendu
Par Louis St-Hilaire À peine quatre mois après avoir vendu Tatou inc. à l’entreprise sherbrookoise Camoplast, François Thiffault annonce qu’il vient de céder officiellement les rênes d’Usinage Tifo – ce fleuron de l’économie régionale qu’il a fondé il y a près de 20 ans – à deux de ses contremaîtres de longue date : Sébastien Croteau et Sylvain Boucher.
«En affaire, il faut toujours regarder loin devant soi et chercher continuellement à se surpasser. Comme il devenait de plus en plus difficile pour moi de le faire, je pense que le temps était venu de me retirer», admet-il.
Si l’homme d’affaires avait dévoilé récemment à son entourage son intention de vendre son entreprise, il prépare sa succession depuis quelques années déjà. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il avait encouragé les deux nouveaux propriétaires à s’impliquer davantage dans la gestion quotidienne des opérations. «Depuis plusieurs mois, je dirais même que ce sont eux qui géraient Atelier d’usinage Tifo au quotidien. Et sincèrement, ils le faisaient mieux que moi, affirme François Thiffault. Ainsi, lorsque les employés ont appris la nouvelle de la vente de l’entreprise, mercredi dernier, ils n’ont manifesté aucune crainte face à l’avenir.»
Cela dit, François Thiffault avoue qu’il n’avait pas vraiment vu venir l’offre d’achat –particulièrement bien ficelée d’ailleurs – de ses deux contremaîtres! La surprise passée, il a rapidement compris que personne n’était mieux placé qu’eux pour permettre à son entreprise de passer à un niveau supérieur, et que le moment était particulièrement bien choisi pour le faire. «Grâce à notre réputation grandissante, nous recevons de plus en plus d’appels de clients potentiels d’un peu partout au Québec. Il faut non seulement saisir ces opportunités, mais profiter du momentum et intensifier nos efforts afin de percer en dehors de la région. Il y a quelques années, je n’aurais pas hésité une seconde à le faire; aujourd’hui, c’est un peu différent, d’où ma volonté de passer le flambeau…»
Pour leur part, les nouveaux propriétaires ont assurément le goût de piloter l’entreprise à travers ce nouveau défi. En fait, ils ne cachent pas leur désir de la voir accélérer sa croissance et utiliser à plein ses impressionnantes capacités de production actuelles. «Nous prendrons les moyens nécessaires pour permettre à Atelier d’usinage Tifo de demeurer l’écurie de tête qu’elle a toujours été. Pour ce faire, je suis convaincu que nous avons tout le bagage d’expérience requis», illustre Sébastien Croteau.
Son collègue renchérit. «Certes, nous n’avons pas la prétention d’affirmer que nous sommes devenus des gens d’affaires aussi aguerris que François à l’instant où nous avons acheté officiellement l’entreprise! Mais au besoin, nous savons que nous pourrons compter sur le support de toute l’équipe.»
Et, sans aucun doute, sur celui de leur prédécesseur, qui a tenu à rappeler que pour eux, son téléphone sera toujours ouvert…