L’avis d’ébullition maintenu jusqu’à nouvel ordre

ENVIRONNEMENT.  Les 30 000 Shawiniganais alimentés par l’eau du lac à la Pêche devront continuer à la faire bouillir jusqu’à nouvel ordre, une situation qui irrite le maire Michel Angers qui demande un traitement équitable à la Direction de la Santé publique (DSP). 

La Ville de Shawinigan a transmis le 21 décembre les résultats de son échantillonnage d’eau chlorée. Ces échantillons ont été pris à la suite d’une période de fonctionnement de deux semaines du poste de chloration mis en place au début du mois. Selon Sophie Lethiecq-Boisvert, directrice du Service de l’ingénierie, les résultats démontrent une qualité d’eau comparable à celle distribuée jusqu’en décembre 2019, soit avant la phase de démarrage de la Station de traitement de l’eau du Lac-à-la-Pêche (STELAP).

La Santé publique a toutefois décidé de maintenir l’avis d’ébullition en constatant que l’eau chlorée contient un taux de THM supérieur à la norme. Une décision qui contrarie la Ville de Shawinigan compte tenu cette situation était déjà connue et qu’à chaque occasion qu’elle survenait, des avis étaient envoyés aux citoyens concernés via des communiqués, le bulletin municipal ou sur le site web.

« Le maintien de cet avis d’ébullition préventif a des conséquences importantes pour notre population alors que nous entrons dans la période des Fêtes », a ajouté Michel Angers qui se disait déçu de la décision de la DSP, surtout pour les 30 000 citoyens touchés par cette mesure. Le maire a rappelé qu’il y a actuellement 31 réseaux d’eau potable desservant 24 municipalités au Québec qui distribuent une eau de surface sans qu’il y ait un avis d’ébullition préventif, la Ville s’attendait à un traitement équivalent.

« La présence des THM n’a jamais exigé un avis d’ébullition préventif comme celui qui est actuellement demandé par la Direction de la Santé publique », a soulevé pour sa part Yves Vincent, directeur général de la Ville de Shawinigan.

Shawinigan demande donc la collaboration de la DSP et du ministère de l’Environnement pour trouver une solution afin d’autoriser, le plus rapidement possible, la levée de l’avis d’ébullition préventif actuellement en vigueur pour les secteurs Saint-Gérard-des-Laurentides, Shawinigan, Shawinigan-Sud et Lac-à-la-Tortue.

« Dès le 4 janvier, nous allons reprendre contact avec la Santé publique et le ministère de l’Environnement pour trouver une solution », a dit Michel Angers, laissant entendre que de son point de vue, l’avis d’ébullition ne pourrait perdurer tant que la STELAP ne sera pas remise en marche puisque celle-ci ne le sera pas encore avant plusieurs mois.

Rappelons que depuis la phase de démarrage de la Station de traitement de l’eau du Lac-à-la-Pêche en janvier 2020, les membranes de filtration se colmatent au point où la capacité de production d’eau potable se trouve limitée.

Pour éviter de se retrouver dans une situation où la production d’eau potable serait compromise à la suite de l’arrêt de la STELAP, la Ville de Shawinigan a mis en place au début du mois de décembre un plan alternatif afin de s’assurer de poursuivre l’alimentation en eau des citoyens concernés. Une station de chloration a été mise en marche et un avis d’ébullition préventif est en vigueur depuis le 2 décembre.

Par ailleurs, la Ville de Shawinigan déplore n’avoir reçu que le 17 décembre dernier un avis de la DSP sur un protocole d’échantillonnage qui lui avait été transmis le 1er décembre. Celui-ci proposait une marche à suivre qui aurait débouché sur la levée de l’avis d’ébullition préventif.