Le champ aux mille couleurs

SHAWINIGAN. Lys, tournesols, tulipes, roses ne sont que quelques exemples de variétés que l’on retrouve à la ferme Florae du quartier Sainte-Flore. Anciennement connue sous le nom de Safrana, la copropriétaire Isabelle Forgues a décidé de changer la vocation de son entreprise afin d’offrir l’autocueillette de fleurs, un concept unique en Mauricie.

Copropriétaire en compagnie de son conjoint, Isabelle Forgues a réalisé ce changement puisqu’avec le nom Safrana, plusieurs pensaient qu’elle ne faisait pousser que du safran. « Il m’en reste un petit peu. Je revends des bulbes sains à l’hiver. Il y a aussi une question de règlementation; les produits faits à la ferme doivent contenir au moins un ingrédient qui provient de la ferme. Alors je dois en garder pour produire mon sirop de safran. »

Quand elle a réalisé son plan d’affaires en 2015, Isabelle Forgues se voyait dans un champ de fleurs. « J’ai essayé toutes sortes de choses avec le safran, mais ça ne fonctionne pas bien au Québec pour toutes sortes de facteurs liés à Dame nature. Au fil du temps, la rose a pris le dessus. De là, est germée la graine du changement de nom. Ça faisait trois ans que j’y pensais, et c’est au printemps que j’ai fait le changement. Je voulais que le changement de nom reflète ce qu’est devenue l’entreprise. »

D’une part, on retrouve des plants de fleurs annuelles, et des fleurs vivaces. Mme Forgues estime avoir plus d’une centaine de variétés de fleurs.

« On doit avoir planté environ 1000 rosiers qui nous servent à la transformation. On fait un produit bio unique que l’on ne retrouve pas ailleurs, de l’eau de rose! C’est la seule certifiée bio au Canada. On fait une distillation, et on récolte la vapeur. C’est autant culinaire que cosmétique. Au Canada, elle est plus connue pour l’aspect cosmétique comme tonique pour la peau. Mais tout ce qui est des plats marocains et iraniens, il existe une panoplie de recettes avec de l’eau de rose, dont les baklavas. »

Et pourquoi se lance dans l’autocueillette de fleurs? « Quand je disais que je me voyais dans un champ de fleurs, je ne savais pas comment moduler ça. En 2015, je ne savais pas qu’il y avait des fermes florales. C’est lors d’une rencontre avec une personne de Tourisme Shawinigan qui m’a parlé de l’autocueillette de fleurs, et le déclic s’est fait là! Je venais de trouver ma façon de faire. En plus, j’ai toujours aimé l’autocueillette de petits fruits. Je trouve ça cool d’aller à la ferme, et de pouvoir cueillir. »

Il s’agit d’un investissement assez important pour le couple. « Il y a deux facettes, celle de mon changement de nom qui était énorme, entre 20 000 et 30 000$ pour le changement de nom. Puis chaque fleur coûte un certain montant. Je pars des semis autant que je peux pour les vivaces. Au fur et à mesure dans le temps, je vais avoir encore plus de vivaces et plus de variétés. Si on prend l’exemple des pivoines, ça sera dans 5 à 7 ans que je vais voir le résultat de cette année. »

L’autocueillette a débuté lors du week-end du 17 juillet. « On a eu une cinquantaine de personnes lors de notre premier week-end, et je sais que c’est un marché à établir. La moitié c’était des petites familles, sinon c’est majoritairement des femmes qui viennent prendre un moment tranquille dans le champ, entre amies ou seule. Ce n’est pas comme les fraises ou les framboises qui sont là depuis toujours. Et c’est un petit luxe de bonheur qu’on vient s’offrir », indique Mme Forgues.

Le service sera disponible seulement lors des belles journées. « Je veux aussi offrir éventuellement des ateliers pour comment monter un bouquet. L’idéal serait d’offrir l’autocueillette de la mi-juillet, jusqu’au premier gel. Pour les journées, je regarde toujours la météo parce que cueillir sous la pluie, ce n’est pas le fun », ajoute Mme Forgues.

Lors de notre visite dans le champ de la ferme, l’Hebdo a rencontré une petite famille qui découvrait l’autocueillette. Lorraine Martel de Bécancour a accompagné sa fille Sarah Bourdages de Trois-Rivières et ses trois enfants Florent, Jules et Céleste Bordeleau. « Au début de l’été, j’ai vu passer une publication sur les choses à faire pendant l’été en Mauricie. J’ai su qu’il y avait de l’autocueillette de fleurs ici. C’est vraiment chouette, c’est une belle activité. Et pour les enfants, ça leur permet de comprendre que les fleurs ne poussent pas dans un magasin et qu’il y a beaucoup de travail derrière ça », commente Sarah Bourdages.

Quelques variétés de fleurs

-Tournesol

-Lys

-Scabiosa

-Mufflier

-Immortel

-Dahlia

-Cosmos

-Tulipe

-Pivoine

-Pavot

-Lavande

-Et bien plus