Le maire Angers questionne les gens d’affaires

SHAWINIGAN. Lors du traditionnel diner de la Chambre de commerce et d’industrie de Shawinigan (CCIS) où le maire Michel Angers est l’invité afin qu’il parle de son bilan de la dernière année et des perspectives pour la prochaine année, le premier magistrat a pris de cours les membres et différents commerçants à l’Auberge Gouverneur en étant plus interactif. Plutôt que d’attendre les questions au terme de sa présentation, M. Angers demandait ce que les 110 personnes en pensaient. Force est de constater que les gens d’affaires ont été pris au dépourvu.

Michel Angers disait qu’il a adopté cette formule à la dernière minute, et que l’an prochain, une application sera disponible pour les gens afin de poser leurs questions. «Les gens d’affaires ont de bonnes idées et je voulais profiter de l’occasion pour qu’ils s’expriment. Les gens d’affaires s’impliquent, et ils m’interpellent sur une base individuelle. Est-ce que c’est la formule plus surprenante qui était intimidante. Prendre la parole en public ce n’est pas toujours évident. Je considère que c’était plus de la timidité plutôt qu’un manque d’idées.»

Lors de son bilan de la dernière année, c’est sans aucun doute les différents projets d’infrastructures qui ont retenu l’attention. Seulement avec le projet de mise aux normes de l’eau potable et de l’assainissement des eaux et des égouts du lac à la Tortue, le montant dépasse les 120 M$.

«C’était les plus gros travaux au Québec pour des villes similaires à la nôtre, indique le maire Angers. Des travaux qui ont bien été dans un cas, moins bien dans l’autre. Mais il faut retenir que ces travaux sont terminés, il y aura la récupération d’argent potentielle pour le lac à la Tortue, mais on pourra passer à autre chose. Je voulais insister que pour l’investissement de 60 M$ pour l’eau potable, ce n’est pas seulement une obligation du gouvernement, mais que les citoyens ont la chance d’avoir une qualité d’eau exceptionnelle de première qualité. En regardant l’eau dans un verre et en la buvant, il y a une valeur ajoutée. Ce sont plusieurs bouteilles d’eau qui peut être économisée.»

En plus de demander aux gens d’affaires si c’était pertinent d’organiser une rencontre sur les finances publiques avec seulement 80 personnes dans la salle, de voir s’il existait des commerçants locaux prêts à s’investir pour la gestion du futur restaurant de la marina de Grand-Mère, s’il y avait des préoccupations pour l’attraction de la main d’œuvre, s’ils avaient des idées pour le parc à grand gabarit Alice-Asselin au secteur de Saint-Georges, le maire Angers a également envoyé un message aux commerçants concernant le déneigement.

«Le budget pour le déneigement est maintenant à 10% du budget global de la Ville. On a des règlements municipaux et on a fait preuve de souplesse. Mais le conseil m’a demandé de resserrer la situation. Des citoyens et des commerçants mettent leur neige dans les rues, et ça coûte énormément d’argent pour ramasser cette neige. J’ai profité de la tribune pour dire là où on ne respecte pas le règlement municipal, il y aura des conséquences. Parce que c’est l’ensemble des citoyens qui ont à assumer cette facture. Quand on est rendu à 10% du budget, il faut mettre un holà!»

Parmi les perspectives, le parc à grand gabarit a refait surface. «Il ne faut peut-être plus attendre de frapper un coup de circuit avec une grande entreprise, mais est-ce qu’on peut penser à frapper des simples et des doubles pour marquer quelques points? Après 7-8 ans à vouloir frapper le coup de circuit, il faut peut-être penser à autre chose. Je me suis permis d’interpeller les gens sur cette question.»

Un des dossiers que la Ville surveillera en 2020, sera celui des zones d’innovation. «J’ai eu de bonnes discussions avec le ministre du Développement économique Pierre Fitzgibbon, avec Donald Martel, on se positionne avantageusement pour ce projet d’envergure majeure. En se faisant désigner une zone d’innovation, c’est énormément de millions de dollars qui seront investis par le gouvernement et l’entreprise privée… S’il y a un gros événement que j’attends pour 2020, c’est cette zone d’innovation. Le Centre d’entrepreneuriat est une zone d’innovation, mais nous avons l’opportunité de l’agrandir. Je pense sincèrement que le gouvernement nous en doit une sur cette question-là», en faisant référence à la perte du Réseau national des pôles régionaux d’innovation (RNPRI).