Le TràSh ouvre une école de rue à Shawinigan

INCLUSION.  Le Travail de rue à Shawinigan (TràSh) ouvrira une école de rue à compter de cet été à Shawinigan dans un immeuble de l’avenue Saint-Marc  qu’il vient d’acquérir. 

L’école de rue La Retenue existe depuis 2019, mais les élèves et les deux intervenants qui les accompagnent étaient à l’étroit au 2553 avenue Georges où tous les services du TràSh sont concentrés.

Au 2e étage du 1672, avenue Saint-Marc – l’immeuble dont le rez-de-chaussée est occupé par L’Hebdo – l’organisme aménagera une salle de classe pour sa clientèle fréquentant le Centre d’éducation aux adultes, de même qu’un bureau pour ses travailleurs de rue et un autre pour le coordonnateur de l’équipe mixte.

Pour le TràSh, fondé en 2005 pour venir en aide aux personnes désaffiliées socialement, cette nouvelle étape vient illustrer encore plus sa pertinence dans le milieu. « Quand on pense qu’on a commencé avec deux employés dans un petit bureau aménagé dans les locaux du Carrefour jeunesse emploi. On est vraiment ailleurs maintenant », raconte le président Emmanuel Blondin, aux côtés de Mélissa Brassard qui dirige l’équipe composée d’une dizaine d’intervenants du TràSh.

« On a travaillé fort pour faire reconnaître qu’il y a de l’itinérance et de la désaffiliation sociale à Shawinigan. C’est toujours un combat d’ailleurs, car d’un point de vue politique, on entend souvent que ça n’existe pas ici », poursuit Emmanuel Blondin qui s’implique bénévolement au sein de l’organisme depuis dix ans mais qui œuvre professionnellement comme intervenant chez Équijustice Centre-de-la-Mauricie/Mékinac.

Au cours de la dernière année financière qui s’est conclue le 31 mars dernier, ce sont 546 personnes différentes qui ont été rencontrées par les intervenants du TràSh, pour un total de 2867 interventions.

« Notre clientèle n’a pas d’âge, explique Mélissa Brassard. Ce sont des gens qui se sont exclus de la société ou qui se sont fait exclure. On ne fait pas de distinction dans les problématiques qu’ils vivent. Ça peut être des problèmes juridiques, de toxicomanie, de  santé mentale, d’isolement. Il n’y a pas de tag. Ce qui nous distingue des autres services en santé sociale, c’est notre haut seuil de tolérance. Nous avons des règles, mais elles sont flexibles pour permettre justement à ces personnes marginalisées d’avoir une place où aller. »

Une ville, quatre quartiers

Pour aller à leur rencontre, le TràSh a quadrillé le territoire de Shawinigan en quatre zones. Des travailleurs de rue sont donc affectés à la paroisse Saint-Paul à Grand-Mère, le quartier Saint-Marc/Christ-Roi, le centre-ville ainsi que le quartier Almaville à Shawinigan-Sud. « Nos intervenants vont directement dans les rues, les bars, les commerces, les parcs. À mesure que la relation se construit, la personne va graduellement se confier, mais c’est toujours elle qui décide qu’elle sera le lien entretenu avec le travailleur de rue », explique la directrice générale.

« Le travailleur de rue, c’est quelqu’un en qui tu as confiance, qui va aider à gérer les problèmes psychosociaux, l’anxiété, les troubles du comportement. Celle lui qui va te permettre de te raccrocher. Ils sont indispensables dans nos quartiers à Shawinigan », renchérit le président Emmanuel Blondin qui loue le dévouement de l’ensemble de l’équipe du TràSh. « On a des gens avec beaucoup de convictions », complimente-t-il.

Outre Mélissa Brassard, l’équipe du TràSh est composée de Olivier Huot (coordonnateur clinique et travailleur de rue), Simon Laflamme-Cormier (travailleur de rue et membre de l’équipe de proximité), Maxime Olivier Lamothe (tuteur à l’école de rue), Maëlle Lafrance (travailleuse de milieu à l’Accueil), Virginie Vincent (travailleuse de rue dans le quartier Saint-Marc/Christ-Roi), Jason Cormier (travailleur de rue dans le secteur Grand-Mère) et Isabelle Harvey (soutien au niveau administratif). Deux postes de travailleurs de rue et un travailleur du milieu sont présentement à combler.

Les services du TràSh

Travail de rue : Les travailleurs de rue arpentent les quartiers les plus défavorisés de la ville de Shawinigan pour rejoindre les individus en rupture sociale afin d’établir une relation de confiance basée sur la proximité, la réciprocité et le respect du rythme.

L’Accueil: Au travers d’activités informelles, ludiques et de sensibilisation, l’Accueil vise le développement des habiletés sociales et favorise la création d’un sentiment d’appartenance. Ce centre de jour est ouvert quatre fois par semaine (mercredi et vendredi PM et lundi et jeudi en soirée).

École de rue: L’école de rue vise à permettre aux personnes rejointes de reprendre leur cheminement scolaire via un milieu de vie adapté à leur rythme et leur situation psychosociale.

Équipe de proximité: équipe multidisciplinaire réunissant différents partenaires  – TràSh, CIUSSS (infirmières et médecin), CJE et Centre Roland-Bertrand – et visant à prendre en charge la personne dans sa globalité.

Info: www.letrash.org