Le tribunal d’arbitrage donne raison aux pompiers

ARBITRAGE. L’Association des pompiers et des pompières de Shawinigan (APPS) dénonce les propos du maire Michel Angers voulant que le syndicat des pompiers ait rompu sa parole en activant une clause remorque.

Un tribunal d’arbitrage a donné raison la semaine dernière à l’APPS concernant une clause de parité inscrite dans son dernier contrat de travail dans lequel les pompiers consentaient à un gel de salaire pour 2015. La convention collective prévoyait par contre que si d’autres groupes de salariés de la Ville obtenaient des hausses salariales, les membres de l’APPS pourraient bénéficier d’une augmentation équivalente. Ce qui fut le cas en 2017 et 2018 alors que les cols bleus et blancs ont reçu des augmentations salariales de 2% pour l’année 2015.

Devant le tribunal d’arbitrage, la Ville a plaidé que ces hausses avaient été consentis en échange de contreparties avec lesquelles l’employeur pouvait récupérer des sommes équivalentes.

Un argument non retenu par l’arbitre Pierre-Georges Roy qui a estimé que le texte de la convention «se prête assez mal à un élargissement de sens comme celui proposé par l’employeur. Il aurait en effet été possible de rédiger le texte différemment, si son objectif avait été articulé en fonction d’une appréciation globale de la rémunération, par exemple. Ce n’est pas le choix qu’ont fait les parties.»

En entrevue avec Le Nouvelliste, Michel Angers a déclaré «je suis sur le principe fondamental que lorsque tu donnes une poignée de main et que tu ne la respectes pas, c’est inadmissible, inacceptable.» en faisant référence qu’en 2015, les pompiers étaient disposés à donner un coup de main à la Ville qui venait alors d’écoper d’une coupure de 1,2 million$ du gouvernement du Québec.

Le maire a poursuivi en disant que cette hausse de 2% serait récupérée dans le prochain contrat de travail qui fait présentement l’objet de négociation depuis le début 2019. Soulignons que la convention collective des pompiers est échue depuis le 31 décembre 2016.

Dans un communiqué, le syndicat critique les déclarations du maire en ajoutant qu’en agissant ainsi, il «rompt lui-même volontairement un engagement qu’il a pris envers l’APPS lors d’une récente rencontre entre les parties en négociant sur la place publique et en attaquant l’APPS et ses membres et en les accusant sans aucun fondement d’avoir rompu leur code d’honneur. Le maire Angers a fait le choix de trahir la confiance de l’APPS, elle qui s’était engagée à faire part de ses revendications à l’interne dans la mesure où le maire Angers s’était engagé à écouter les représentants de l’APPS.»