Légalisation du cannabis: «Ça m’allume!»
Un consommateur régulier se prononce
TÉMOIGNAGE. Âgé de 36 ans, Éric (nom fictif) fume de la marijuana pratiquement tous les jours depuis qu’il a 16 ans. L’Hebdo a rencontré ce consommateur régulier de cannabis pour connaître son opinion concernant la légalisation de cette substance.
Après sa journée de travail, l’homme qui habite la région arrive chez lui après avoir été cherché les enfants, et la routine familiale s’installe à la maison.
C’est après le souper, pour se relaxer, qu’il fume sa dose quotidienne de cannabis.
«Ça fait environ 20 ans que je fume pratiquement tous les jours pour me relaxer. Si je ne fume pas, je vois qu’il me manque un petit quelque chose. Mais ce n’est pas plus grave, s’il y en a pas, il n’y en a pas.»
Éric se considère comme un consommateur régulier, mais pas excessif. Un gramme de cannabis peut coûter 10$ sur le marché noir, et il peut dépenser 80$ maximum par mois. «Je ne fume pas beaucoup, mais depuis longtemps. Je fume ma «puff», je vais m’installer sur le divan devant la télé et ça arrive souvent que je dorme 15 minutes après. J’étais dans ma chambre quand j’avais 16 ans, je fumais et ma mère le savait. Elle aimait mieux que je fume dans ma chambre tranquille, qu’à l’extérieur et de prendre une chance de me faire pogner par la police.»
Éric affirme que lorsque la consommation sera légale, il n’achètera plus son cannabis sur le marché noir, même si le prix est considérablement réduit. «Ça sera bien moins compliqué, ça sera comme si on allait à la SAQ. Je vais prendre le temps de regarder les différentes sortes, et sûrement que je vais prendre le moins fort. Probablement qu’au départ, je vais faire comme quand on entre dans une micro-brasserie pour une première fois et qu’on veut essayer, différentes sortes. Même si le prix est beaucoup plus bas sur le marché noir, je vais m’acheter du cannabis légalement.»
Plusieurs experts du monde de la santé estiment que si on consomme une drogue douce comme le cannabis, on ira un jour vers les drogues dures. «Ce n’est pas vrai dans mon cas. Je n’ai jamais rien essayé d’autre que du pot. Je suis un petit fumeur régulier qui ne sort jamais ça de chez nous. Même quand ça sera légal d’en avoir sur soi, ça va rester chez nous.»